Regard d’expert GMS : les différents types de leadership du chef de rayon

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Passons en revue quelques styles majeurs de position dominante du chef de rayon sur son équipe et observons-en l’impact sur le rayon des fruits et légumes.

Même si un éphémère gourou à la mode peut parfois donner naissance à un style de leadership prétendu inédit (l’héroïque, le paroissial…) en triturant les caractéristiques des modèles reconnus de longue date, les spécialistes reconnaissent généralement 10 styles majeurs de leadership personnel. N’ayant pas la compétence d’un coach en développement, je me suis juste attelé un instant à réfléchir à quels pourraient être les impacts de certains de ces styles – les 4 plus courants, je pense, dans notre filière – bien tranchés sur l’étal de fruits et légumes présenté au client par le chef de rayon concerné et son équipe. Alors voilà…

1- Monsieur « fais ce que je te dis »

Les répercussions autocratiques de ce style de leadership sont flagrantes sur l’assortiment fond de rayon et le choix des TG*. Pas de Granny dans l’îlot, car le chef n’aime pas les pommes acidulées (et tant pis si c’est la troisième pomme la plus cultivée en France) ou la barquette de Gariguettes en TG chaque fin de semaine toute la saison (et tant pis si son prix au kilo ne la met pas à portée de bourse du plus grand nombre), car sa femme fait ses courses le samedi et s’est intronisée égérie du local français. En général, ce type de leader s’appuie, pour commander, sur quelques bras droits ayant sa confiance (le second, un ELS* expérimenté, la fleuriste…), reçoit les futurs jeunes chefs en formation dans son rayon-école, d’où la reproduction de tendances régionales d’un magasin à l’autre qui sont en fait des copier/coller, décide, a des résultats et est globalement efficace. En revanche, il est aussi souvent le plus critique envers la centrale (« y’ comprennent rien en centrale », « sont pas sur le terrain avec le client », « z’ont pas fait d’magasin ») et, même en tentant de le museler en le bombardant chef de file, il a soif de liberté pour ses approvisionnements (« j’ai mon p’tit producteur », « je prends chez mon grossiste », « on fait chul’ Min ») et son assortiment, car les clients de son magasin sont toujours différents.

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