Les répercussions du Brexit sur la consommation alimentaire sont déjà palpables et ne manqueront pas de bousculer en profondeur les structures distributaires actuelles.
Depuis le référendum sur le Brexit, avec ses incertitudes prégnantes sur les futures relations entre le RU et l’UE, la décote de près de 18 % de la livre (par rapport notamment à l’euro) ne manque pas d’alerter sur le futur du commerce extérieur britannique. Dans le contexte compliqué des tractations finales sur le statut du royaume dans le concert européen, l’économie paraît bien résister, probablement en raison des joutes laconiques d’équilibristes entre pro et anti-Brexit. Mais l’imminence du «couperet », alors qu’on ne connaît toujours pas la nature du « deal final », fait enfin prendre conscience, aux acteurs des deux côtés de la Manche, de l’ampleur des désordres induits à l’économie et au commerce extérieur global, et particulièrement à celui de certaines filières (pêche, fruits et légumes…), en raison des trop nombreuses lacunes et irrésolutions manifestes. Comme si l’on découvrait, sur le tard et un peu paniqué, la concrétisation de ce qui a été trop longtemps poussé sous le tapis. Certains se consoleront encore avec l’idée que d’hypothétiques mesures transitoires, voire dérogatoires (on peut rêver), leur permettront d’éviter, pour quelques instants supplémentaires, la mutation de l’hologramme du douanier en un élément bien réel. Mais la sortie du RU de l’UE engendrera, au mieux, un commerce réglé sur les contraintes, tarifaires et non tarifaires, de l’OMC, avec un système de contrôles aux frontières, particulièrement perturbant pour les flux des produits frais. Le « big bazar », comme le soulignait récemment la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, en évoquant l’option d’une sortie sans accord. Affaire à suivre.
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