Regard d’expert commerce international : l’Allemagne

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Les importations allemandes restent très élevées et paraissent peu perturbées par les aléas politiques internationaux latents, les menaces planant sur la libre circulation des marchandises et les mises en cause du libéralisme ambiant.

Malgré son fort potentiel agricole, de 2e producteur européen en valeur derrière la France, l’Allemagne reste structurellement et largement déficitaire en fruits et légumes, avec des taux d’auto-approvisionnement très bas (19,6 % en fruits, 37,2 % en légumes pour l’exercice 2024), et ne peut couvrir sa consommation intérieure qu’avec des importations massives. En revanche, la production de pommes de terre constitue un pilier fondamental de son agriculture : 1er producteur européen, avec des récoltes élevées (12,7 Mt en 2024/2025) et 153 % de taux de couverture de ses besoins, pour alimenter le marché du frais en tubercules (24 kg/tête/an) et surtout son vaste réseau de transformation, en concurrence directe ave c les industriels néerlandais, belges et français. Outre les achats en fruits et légumes qu’elle ne peut produire elle-même pour des raisons climatiques (bananes, agrumes, autres espèces tropicales), sa production « tempérée » reste plombée par les niveaux des coûts de production, comparativement à d’autres pays producteurs, y compris au sein même de l’espace communautaire, et bien sûr des nombreux offreurs tiers, mais aussi par son taux d’inflation (+2,2 % actuellement), plus élevé que la moyenne européenne.

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