L’interview du mois : comprendre le vivant

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Après une vie professionnelle consacrée à observer la filière fruits et légumes, Jean Harzig, qui était journaliste, rédacteur en chef, sans jamais perdre l’âme du conseiller agricole, revient sur quarante ans d’évolution de la filière et propose des pistes pour surmonter les principaux enjeux d’avenir. Un grand bain de lucidité et d’ouverture.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans l’évolution de la filière ?

Entre les années 1980 et aujourd’hui, la filière fruits et légumes a vécu une mutation profonde dans sa structure, dans sa manière de produire et dans les mentalités. Les années 1990, avec l’entrée de l’Espagne dans le marché commun et l’installation des centrales d’achat, ont été une période extrêmement difficile, pendant laquelle certains produits majeurs étaient encore gérés de manière récurrente par la logique du retrait des excédents. Cette manière d’envisager le marché, induite par l’application de la Pac d’alors (règlement 1035-72), déterminait de véritables stratégies collectives dans certaines entreprises, totalement orientées vers le retrait. Il y avait là quelque chose de moralement très dégradant, pour les hommes et pour la qualité du produit. Il était urgent d’en sortir.

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