Vergers écoresponsables : deux filières s’associent pour communiquer

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    L’ANPP et l’AOP Pêches et Abricots de France ont souhaité renforcer ensemble certains messages autour de l’agroécologie.

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    Portés par les derniers chiffres de consommation* qui attestent de la notoriété et de la confiance du label Vergers écoresponsables, pour respectivement 54 % et 77 % des consommateurs, l’ANPP (Association nationale pommes poires) et l’AOP Pêches et Abricots de France – qui a rejoint la démarche il y a huit ans – présentent pour la première fois une campagne de communication en commun. Ces filières souhaitent renforcer certains messages autour de l’agroécologie et la « fierté de l’origine France ». « Le label a dix ans. Nous avons commencé ce travail il y a vingt-cinq ans », a rappelé Daniel Sauvaître, président de l’ANPP, en introduction de la conférence de presse de lancement du 18 mai. Au-delà de la presse, l’événement a rassemblé quelque 85 participants dont les clients distributeurs, la plupart engagés dans la démarche sur la durée, au même titre que des filières industrielles aujourd’hui (McDonald’s, Materne, Charles & Alice…).

    Bruno Darnaud, président de l’AOP nationale Pêches et Abricots, a précisé que la démarche commune permettra d’accroître la visibilité du label et les actions en magasin associées « douze mois sur douze », grâce à la complémentarité de calendrier de ces catégories. Il a rappelé « qu’on ne s’autoproclame pas Verger écoresponsable : on est contrôlé, c’est un label. Et nous aimerions que d’autres filières nous rejoignent. » Car l’ambition de cette nouvelle communication est simplement de « faire encore progresser le label », de le « projeter en super-label » leader en visibilité, volumes, contenu et confiance… L’émotion est au cœur des nouveaux messages, sous une nouvelle signature, « Demain se récolte déjà ici », qui interpelle l’imaginaire : « Nous rêvons tous d’un meilleur monde pour demain. »

    De l’imaginaire et des rêves, il va en falloir en 2021, car l’impact du gel de printemps sera très fort en abricot : un « déficit très important, environ 60 à 70 % de pertes », avec un petit 45 000 t attendu sur la France et 370 000 t sur l’Europe au lieu de 580 000 t, plus conséquent en nectarine qu’en pêche, avec 30 à 40 % de pertes estimées au global. En pommes-poires, l’heure est encore aux hypothèses (simulations avec – 20 à – 30 % de pertes). A priori, « aucune rupture d’approvisionnement n’est à prévoir », mais « les pertes occasionneront sûrement des arbitrages plus compliqués entre le frais, l’industrie et l’exportation », a souligné Vincent Guérin de l’ANPP.

    Précisons enfin qu’en 2020, 1 783 producteurs** (sur 38 000 ha) étaient agréés Vergers écoresponsables, respectant ainsi six grands engagements, dix modules en verger (gestion économe de l’eau, réduction des intrants, protection des sols, gestion et recyclage des déchets, protection des pollinisateurs, etc.) et trois en station. L’objectif de 50 % de ces vergers sur des exploitations certifiées HVE devrait être atteint en 2021. Celui de 2024 est d’intégrer la problématique bas carbone au label. Le projet Green-Go de deux ans, soutenu par l’Ademe, devrait permettre d’évaluer « par quel levier on va pouvoir stocker du carbone dans les vergers et imaginer peut-être de vendre des crédits carbone dans quelques années », a expliqué Josselin Saint-Raymond, directeur de l’ANPP.

    * Baromètre de confiance 2020 Interfel-France AgriMer, réalisé par CSA Research

    ** Parts dans la production française : 70 % en pomme, 43 % en poire, 80 % en pêche-nectarine, 65 % en abricot