Sicoly : le pari réussi de l’installation

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    Le témoignage d’un producteur installé hors du cadre familial et de sa région d’origine montre qu’il est possible de conjuguer projet enthousiasmant et rémunération en fruiticulture.

    Producteur de Sicoly
    Simon Mermet est producteur de pommes, poires, cerises… © végétable

    « À l’origine, je voulais produire en serre et j’avais pour projet de revenir dans le coin. J’ai contacté Jean-Bernard, chez Sicoly, que je connaissais de nom et de réputation, à qui j’ai présenté mon projet d’installation. Jean-Bernard l’a porté aux associés coopérateurs… Et voilà ! Il y avait le choix de la reprise d’exploitation, ce qui est le luxe de notre génération. Maintenant, j’apprends le métier d’arboriculteur, que je ne connaissais pas du tout. » Ces mots, prononcés en toute authenticité, sont ceux de Simon Mermet, producteur de pommes, poires, cerises (6 ha), abricots, pêche de vigne bio (3,5 ha), groseilles (1,3 ha) et cassis (10 ha), les produits emblématiques de la coopérative Sicoly dans les Monts du Lyonnais.

    Le producteur de 36 ans, originaire du Jura, a repris hors cadre familial, en novembre 2020, l’ensemble des 39 ha de l’exploitation de deux ex-sociétaires désormais en « retraite active », Gérard Perrin et son beau-frère Guy Verguin (qui fut aussi président de la coopérative). Sans le « souci » du foncier, l’exploitation étant en fermage. La rencontre humaine entre cédants et repreneur s’est avérée évidente.

    « La problématique est de renouveler les générations en agriculture, de trouver des personnes motivées. Nous avons tout ce qu’il faut ici : une belle région, la chance d’être dans une filière dont les produits sont bons pour la santé… Pour tous ceux qui veulent “retrouver du sens” dans leur métier, nous avons a beaucoup de services à apporter ! Notre ambition est de continuer à nous développer », complète Jean-Bernard Cherblanc, directeur de l’activité frais, qui fête ses trente ans dans la coopérative.

    Mutualisation des outils et des moyens

    Concrètement, la mutualisation des outils et des moyens a permis à Sicoly de structurer une feuille de route au fil du temps : accompagnement à la reprise d’exploitation, technique, avance de trésorerie, valorisation de toutes les productions au travers d’un modèle singulier et territorialisé. Malgré les difficultés techniques, Sicoly est leader en filière cerise (1 800 t), par ses choix d’investissement réguliers, tant au verger qu’en station. L’équilibre se crée aussi avec deux activités complémentaires, le frais et le surgelé, et certaines productions dédiées sous contrat de long terme avec un industriel du baby-food régional.

    La parole de Simon Mermet rassure. « J’ai un super boulot dans un super cadre de vie et je gagne mieux ma vie aujourd’hui que lorsque j’étais cadre dans l’agroalimentaire ! Le métier est rémunérateur. Et il y a toujours des nouveaux projets », témoigne celui qui fit ses premières armes comme technicien en cultures légumières en Val de Loire, diplôme d’ingénieur agricole en poche, puis dans la semence d’oignon en Bretagne. Il rejoint ainsi les 100 associés coopérateurs et les 80 salariés permanents, dans un projet qui regroupe 570 ha de vergers pour 10 000 t de fruits.