Prometteuse lumière

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    Comment la lumière contribue à l’amélioration de la qualité des plantes et des fruits (et pas seulement à la productivité) ?

    Lumière et végétal
    © végétable

    Stimuler les défenses naturelles de la plante et améliorer la qualité des fruits et légumes par l’application d’une lumière bien choisie, c’est possible. La photobiologie sort des laboratoires pour arriver dans les serres horticoles et maraîchères, mais aussi en plein champ ou en post-récolte, ouvrant une nouvelle voie alternative aux traitements chimiques.

    Le 12 octobre, la Maison des maraîchers de Nantes accueillait près d’une centaine de personnes venues de toute la France pour les 3es rencontres « Lumière et végétal », organisées par Vegepolys Valley et RED Horticulture.

    Les présentations théoriques ont éclairé les participants sur le rôle de la photosynthèse, mais surtout sur les caractéristiques comme le spectre, la photopériode et l’intensité de la lumière (ces deux dernières définissant le DLI ou Daily Light Intake) qui peuvent influencer d’autres phénomènes comme la germination, la floraison, la ramification et les mécanismes de défenses de la plante.

    « En fonction des rapports rouge/rouge lointain et rouge/bleu, les réponses fournies par la plante peuvent être antagonistes, avec une inhibition plus ou moins marquée de la résistance aux stress biotiques », a rappelé Alain Ferre, directeur technique d’Astredhor.

    Diviser par deux la puissance nécessaire

    Ces connaissances académiques sont évidemment exploitées pour optimiser le spectre de l’éclairage Led et son pilotage dans les serres horticoles et maraîchères. Elles peuvent aussi être appliquées à la coloration des toiles d’ombrage, capables d’occulter certaines longueurs d’onde en fonction des effets recherchés.

    « Dans le cadre de nos recherches en vertical farming et cultures indoor, nous avons pu démontrer que, contrairement à toute attente, l’utilisation d’un voile d’ombrage combiné à un éclairage artificiel en serre permet de diviser par deux la puissance nécessaire pour réguler le climat dans une serre par rapport à un éclairage naturel. Cela montre qu’il ne faut pas avoir d’idée préconçue et qu’on peut se passer de l’énergie solaire tout en consommant moins », a déclaré Patrice Borali, directeur de Squiban, avant de relativiser.

    « Reste toutefois à prendre en compte l’aspect économique, car ces investissements doivent être destinés à des positionnement de marché mieux valorisés, comme la fraise en février, pour répondre à la demande de certains consommateurs. »

    Pour lutter contre les ravageurs et maladies

    La table ronde qui a suivi a permis de compléter le « spectre » des possibles, en pointant les applications prometteuses de la lumière, sous forme continue ou modulée, pour lutter contre les ravageurs et maladies. Et pas seulement sous serre !

    Laurent Urban, chercheur de l’Inrae d’Avignon et cofondateur de la startup UV Boosting, a expliqué comment l’application d’UV C sous forme de flash lumineux peut réduire significativement les dégâts de mildiou sur la vigne, en stimulant la production d’acide salicylique, ayant un rôle central dans l’immunité de la plante.

    La start-up Asclepios Tech propose, quant à elle, de soumettre les fruits récoltés à des signaux lumineux modulés, qui activent les mécanismes cellulaires et améliorent ainsi à la fois leur conservation et leur qualité nutritionnelle. Ainsi, en éclairant bien, la teneur en vitamine C du persil pourrait être multipliée par quatre !

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