Quelles compétences pour l’agriculture de demain?

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    Le think tank Agridées organisait le 23 novembre un événement centré sur les compétences à mobiliser pour suivre la dynamique agricole.

    Le capital humain constitue le principal levier d’une agriculture dynamique, porteuse d’avenir. Selon le think tank Agridées, l’évolution des compétences est centrale dans la recherche de performances en matière de production et d’amélioration de l’offre alimentaire. Mais elle doit aussi permettre de répondre aux urgences climatiques et environnementales. Lors d’un événement en ligne comme en présentiel, organisé par le 23 novembre à l’occasion de la sortie d’une nouvelle note corédigée par Bernard Valluis et Yves le Morvan : « Dynamique agricole : quelles compétences ? »*, une dizaine de personnalités ont été interrogées. Notre système actuel d’acquisition des compétences permet-il cette transition globale ? Dans quels délais ? Comment allier compétences et attractivité des métiers agricoles ?

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    Après avoir décrit la photographie de la démographie agricole française suite au recensement de 2020, plusieurs propositions du rapport ont été discutées. Le premier levier d’action cité est le renforcement des compétences. Dans le domaine juridique, notamment en droit du travail et négociations contractuelles, mais aussi dans le domaine du numérique avec l’automatisation et l’arrivées de nouvelles machines et robots, compte tenu du contexte de difficulté d’accès à la main d’œuvre, surtout pour les cultures spécialisées. « La compétence managériale sera primordiale demain », a déclaré Hervé Pillaud, auteur et conférencier. « L’exploitant doit être accompagné pour le sourcing de la main d’œuvre, car la fonction RH est devenue est enjeu organisationnel capital. » L’autre défi majeur est évidemment la transition climatique. « Certains éléments sont déjà irréversibles, et l’évolution du climat s’accélère à une vitesse que l’on n’imaginait pas il y a trente ans, mais il faut regarder les enjeux en face et imaginer des solutions, à l’échelle locale », a rappelé Hervé Le Treut, physicien du climat et enseignant à l’École polytechnique. Appliquée au secteur de l’agriculture, cette injonction implique des changements de pratiques. Diversification des cultures, mais aussi intensification des échanges entre professionnels, et bien sûr développement des compétences, en formation continue et en enseignement agricole. « Il faut renforcer la formation des jeunes agriculteurs à la météorologie. Ça n’empêche pas la grêle de tomber, mais cela permet une meilleure anticipation », a insisté Philippe Colin, agriculteur en Occitanie et ex-météorologue dans l’armée.

    * La note alimentée par les réflexions du groupe de travail d’Agridées « Construction des compétences et dynamique agricole », qui s’est réuni de septembre 2021 à mai 2022 est téléchargeable sur www.agridees.com/publications.

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