Pomme de terre : la demande se maintient

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    Les achats de pommes de terre fraîches durant le confinement se sont envolés. Ils devraient sur la prochaine période reprendre un cours plus calme.

    Après l’envolée spectaculaire des achats de pommes de terre fraîches liée à la crise du Coronavirus : + 32 % en mars et + 30 % en avril, la tendance semble se poursuivre avec + 24 % par rapport à 2019 sur cette cinquième période de la campagne (du 20 avril au 17 mai), encore sous le sceau du confinement. Le CNIPT tempère toutefois ce dernier chiffre. « La progression des gros formats est à l’origine de près de 50 % de la croissance globale en GMS », explique Ali Karacoban, responsable des affaires économiques et de l’information filière. Résultat, sans doute, des opérations promotionnelles qui ont pu avoir lieu sur des pommes de terre initialement destinées à l’industrie de la transformation, bloquée par cette crise sanitaire.

    Les magasins de proximité, les supermarchés et le commerce en ligne continuent à tirer leur épingle du jeu, enregistrant des croissances respectives de + 40 %, + 21 % et + 129 %. « Les enseignes à dominante marques propres performent également, de + 63 %, grâce notamment aux opérations sur les gros formats », analyse le spécialiste. Les produits conditionnés enregistrent une croissance de + 28 %, le vrac de « seulement » + 4 %. Dans le détail, les gros formats (notamment le 10 kg) affichent la plus belle performance : + 248 % par rapport à l’an dernier. Une progression est également observée sur le format 2,5 kg (+ 20 %) et sur les petits conditionnements (+ 10 % sur le format vendu entre 1 et 2 kg). « La croissance des petits formats est liée à une part considérable de produits de saison présents depuis début mai, les primeurs. » En cumul, depuis le début de la campagne 2020-2021 (soit sur la période du 12 août 2019 au 17 mai 2020), les quantités achetées par les ménages ont progressé de 6,3 % dans tous les circuits de distribution (+ 7 % en GMS), par rapport à la même période de 2019-2020.

    Durant le confinement, les pics d’activité, par leur ampleur exceptionnelle, ont été comparés à la période festive de Noël. « Dans certains magasins, les ventes de pommes de terre ont été multipliées par quatre, voire par cinq par rapport à une période habituelle. L’envolée des ventes a été observée sur tous les magasins traditionnels, avec une progression notable dans les commerces de proximité, le drive et les livraisons à domicile », détaille Ali Karacoban. Le réassort du rayon a été un des principaux défis. Dans l’ensemble, il s’est fait de manière régulière et l’offre a été constante, à l’exception de quelques saturations observées sur le drive et les services de livraison. Certaines gammes de produits, en accord avec les fournisseurs, ont été réajustées et une rationalisation de l’offre a été opérée. « L’offre de produits conditionnés a été privilégiée par les acheteurs au détriment du vrac, considéré par certains comme à risque sur le plan sanitaire », souligne-t-il. Avec le déconfinement progressif engagé le 11 mai, puis l’annonce par le président de la République le 14 juin de la réouverture totale des restaurants dès le lendemain et des établissements scolaires à partir du 22 juin, la demande des ménages en pommes de terre fraîches devraient reprendre un cours plus calme sur la prochaine période. Celle en pommes de terre d’industrie devrait en revanche retrouver un peu ses couleurs…

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