Pomme de terre : chercher la qualité et non la quantité

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    Les rendements en pommes de terre s’annoncent identiques à la moyenne décennale, mais avec de fortes hétérogénéités.

    L’UNPT, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre, sur la base de prélèvements effectués durant la campagne, table sur une production finale française entre 6,5 Mt et 7 Mt (6,30 Mt en 2019), sauf phénomène météorologique majeur d’ici la fin des arrachages. Les cultures sont toutefois plus avancées dans leur cycle et montrent une sénescence qui s’accélère avec la canicule de mi-août. Les surfaces, elles, ont légèrement progressé (+ 1,4 % en France, + 0,5 % en Europe).

    Du côté de la demande, en raison de la pandémie actuelle, les incertitudes demeurent, notamment sur la filière industrie où le Covid-19 a été synonyme de ralentissement des usines de frites notamment en lien avec la très forte baisse d’activité de la restauration hors domicile à travers le monde. « Les prévisions les plus optimistes faisaient état d’un retour à des niveaux de l’ordre de 90 % dès l’automne », souligne l’UNPT. « Mais c’est une vision européenne qui n’intègre pas forcément les répercussions de cette pandémie sur d’autres continents, ni l’évolution de celle-ci dans les mois à venir. » Les stocks en produits finis demeurent d’ailleurs élevés, alors même qu’une partie des 450 000 t de pommes de terre non valorisées par la restauration hors foyer a été dégagée vers des débouchés alternatifs (alimentation animale, compostage, méthanisation, export, etc.) « entraînant de sévères pertes pour l’ensemble des maillons de la filière et obligeant les industriels à adapter leur stratégie de production et de vente pour la campagne 2020-2021 », selon l’UNPT.

    Sur le marché du frais, la pandémie a, au contraire, constitué une relance de la consommation des ménages. « On ne peut qu’espérer que la reprise de la consommation, qui a accompagné les périodes de confinement, soit confirmée dans les mois qui viennent et dynamise le marché. » Dans ce contexte difficile, sans réelle visibilité, l’UNPT recommande aux producteurs de pommes de terre « d’être très vigilants et attentifs pour que la production respecte le cahier des charges des acheteurs, donc la demande des consommateurs, tant sur le marché du frais que sur celui de l’industrie ». Si privilégier la qualité demeure primordial, le syndicat les encourage à « ne pas aller chercher les tonnes qui encombreront le marché, ne plus irriguer et défaner précocement afin de ne prendre aucun risque inutile ».

    Sur le marché des pommes de terre de primeurs, la campagne est plutôt marquée par son dynamisme. Elle s’annonce globalement positive, « même si une offre abondante ces dernières semaines, issue des bassins historiques et non historiques, a conduit à une déflation des prix. »

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