Des annonces prudentes en abricots

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    Les prévisions européennes de récolte d’abricot ont été présentées à l’occasion du Medfel, le 24 avril à Perpignan. Si globalement la production globale reste stable autour de 524 000 tonnes (soit +2 % par rapport à la moyenne 2018-2022 établie à 513 000 tonnes), les tendances divergent selon les pays. Et les prévisions françaises, en recul d’un tiers sur le total, marquent une baisse encore plus significative dans certains secteurs.

    Medfel 2024
    © végétable
    • Après un fort déficit en 2023, l’Espagne attend une récolte de 134 000 tonnes (contre 91 800 tonnes l’année précédente, soit +46 %, et +29 % par rapport à la moyenne quinquennale). Avec des surfaces équivalentes et des arbres plus chargés, la région de Murcie revient à son plein potentiel. L’avance de maturité est importante, et les récoltes ont démarré dès la mi-avril. Mais « les prévisions peuvent évoluer de jour en jour du fait alertes gel dans le Nord (Catalogne/Aragon) et il est trop tôt pour évaluer les dommages », a tempéré Javier Basols, responsable de la filière fruits à la Fédération des coopératives agricoles espagnoles. Après plusieurs années consécutives de gel dans la région de Llerida, « le système Agrosegur est sous tension ».
    • La Grèce annonce des surfaces stables et une situation normale. Elle prévoit 85 000 à 90 000 tonnes (contre 93 000 tonnes en 2023, soit -6 %), en légère baisse par rapport à 2023 (-7 %) mais toujours en retrait par rapport au potentiel normal. « Les variétés précoces ont été affectées par un cumul de froid pendant l’hiver », a précisé Georges Kantzios, représentant de la coopérative Asepop.
    • Suite aux multiples crises qui ont découragé les producteurs, les surfaces sont en recul en Italie. Tomas Bosi, représentant du CSO, a annoncé une récolte de 214 000 tonnes d’abricots, une nouvelle fois en dessous du potentiel habituel. « Dans le Sud, l’hiver tiède et l’absence de vague de froid ont pénalisé la nouaison. »
    • En France, le déficit de production annoncé est estimé entre -30 et -40 % du potentiel normal, à moins de 88 000 tonnes. En « off » quelques professionnels de la filière se sont même montrés un peu plus pessimistes. Les opérateurs s’attendent à une alternance marquée à la suite de la forte récolte de 2023. Avec une hétérogénéité particulière cette année, en fonction des variétés et des bassins. Localement (dans le Gard, la Crau, et la Vallée du Rhône), certaines variétés comme Bergeron ont produit peu de fruits. « C’est la conjonction de différents facteurs mal identifiés, dont sans doute l’effet d’un mois de mars très pluvieux pendant la floraison », a évoqué Bruno Darnaud, président de l’AOP Pêches et Abricots de France. Dans les secteurs les plus précoces, le démarrage est prévu autour du 10 mai. « On avait 15 jours d’avance, mais le froid actuel va ralentir. » Après une montée en puissance semaine 20 et des volumes sérieux à partir de fin mai, la filière française s’attend à un creux de production début juillet sur le « créneau » Bergeron avant de retrouver une offre plus homogène jusqu’à la mi-août.

    Télécharger les prévisions complètes :

    https://www.medfel.com/wp-content/uploads/2024/04/previsions-abricot-2024-a-imprimer-v3.pdf

    Voir le replay de la conférence du Medfel :