Salon Medfel 2019 : un rendez-vous important… à réinventer ?

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    Le salon Medfel s’est tenu du 24 au 26 avril dernier à Perpignan. Si cet événement aux multiples dimensions montre ses limites pour les rendez-vous d’affaires, il conserve toute sa pertinence en tant que rendez-vous de filière.

    L’édition 2019 du Medfel a connu une fréquentation particulièrement calme, que ce soit du côté du nombre d’exposants (environ 200 contre 250 l’année dernière), de la dimension réduite des stands présents, ou du point de vue des visiteurs qui n’ont pas saturé les allées. Question commerce, rares étaient les acheteurs de la grande distribution venus jusqu’à Perpignan en cette semaine raccourcie par le lundi de Pâques. En revanche, grossistes et spécialistes du bio étaient bien présents, pour la plus grande satisfaction des exposants. A l’issue de ces journées demeure le goût d’un événement d’affaires qui peine à trouver sa place, coincé dans le calendrier entre les salons géants de Madrid (octobre) et Berlin (février), eux-mêmes en progression, sans compter celui de Rimini qui arrive début mai. Mais le Medfel attire et charme par sa taille humaine, son accessibilité, et surtout, parce qu’il est le seul lieu de rencontre de la filière F&L française. Lieu de rencontre professionnel peut-être plus que commercial ? En tous cas l’affluence observée au moment des traditionnelles prévisions de campagne, sachant tout ce qu’elles ont d’hypothétiques, démontre bien la pertinence et le besoin d’un lieu d’échange entre professionnels pour faire le point avant la campagne qui vient. (Les prévisions pêche-nectarine espagnoles et italiennes seront données le 23 mai à Lérida.) Que ces échanges soient publics devant le micro ou qu’ils soient commentés dans les allées.

    Côté conférences, parmi la diversité des thématiques abordées, rapportons quelques informations clefs. Dans le débat sur la nouvelle réglementation européenne de l’agriculture bio, qui entrera en vigueur en 2021, le président de la commission AB de l’Inao, Olivier Nasles, s’est engagé à ne pas demander l’interdiction du chauffage des serres pour les cultures bio, contrairement aux positions défendues par la Fnab et le Synabio. Il s’en explique par le souhait de ne pas surenchérir sur le règlement bio européen actuel. Quant aux fruits mis à l’honneur de cette édition, grenade, kiwi, myrtille et kaki, on retiendra des situations de filières très hétérogènes entre le kiwi devenu incontournable de la consommation des français (80 000 t par an) et le kaki encore très mal connu, voire confidentiel. Sauf que les vergers de plaqueminiers ont remplacé une partie des agrumes dans la province de Valencia et que, d’ici trois ans, l’Espagne devrait produire plus de kaki que de nectarine, selon Jean-Luc Anglès, président d’Anecoop France. La coopérative, qui rassemble 30 à 40 % de la production espagnole de kaki, prévoit déjà plus de 200 000 t à commercialiser cette année en Europe. Bref, les superfruits s’accompagnent aussi de super-surprises ! Et nul doute que l’avenir du Medfel nous en réserve aussi.