Rencontres de l’alimentation durable : manger tous et bien demain

    0
    266

    La 4e édition des Rencontres de l’alimentation durable, organisée par la Fondation Daniel et Nina Carasso et ses partenaires le 10 octobre dernier, a réuni environ 500 participants à la Cité internationale universitaire de Paris et plus de 1 000 à distance.

    4e édition des Rencontres de l’alimentation durable
    © végétable

    Les Rencontres de l’alimentation durable avaient l’ambition de favoriser les interactions entre les enjeux d’agroécologie, de démocratie alimentaire et des territoires, pour contribuer à une approche systémique de l’alimentation, à la hauteur des défis à relever, aujourd’hui et pour les générations à venir.

    Chercheurs, élus, agriculteurs, porteurs de projets, représentants d’associations et professionnels du secteur agricole et alimentaire ont ainsi partagé leurs ambitions pour nourrir les transformations de nos systèmes alimentaires et agricoles. Nos choix alimentaires, de la production à la consommation, ont un impact sur l’ensemble de notre écosystème actuel : de la perte de la biodiversité, au réchauffement climatique en passant par l’accroissement des inégalités.

    La mise en place d’un système alimentaire durable signifierait donc dessiner des paysages plus diversifiés, capter plus de carbone, tisser des relations sociales et des coopérations économiques, concilier nutrition et plaisir, ou encore améliorer l’emploi.

    Faire du droit alimentaire une réalité

    Plusieurs débats se sont tournés vers la démocratie alimentaire. « Bien que le droit à l’alimentation soit officiellement reconnu par l’Onu et inscrit dans la convention de Genève, il n’est toujours pas mis en application », a pointé Pauline Scherrer, sociologue et coordinatrice de l’association Vrac & Cocinas.

    Cette association met en place une expérimentation de caisse alimentaire commune à Montpellier, sur le principe de la sécurité sociale de l’alimentation. Toutes les catégories de citoyens sont invitées à participer, afin de prendre conscience des questions d’inégalité. « Chacun cotise à la caisse en fonction de ses moyens. »

    Deux représentantes de ces associations ont ensuite témoigné des difficultés quotidiennes et de la réalité de l’aide alimentaire. « Les ateliers proposés par les associations nous permettent d’apprendre à cuisiner, d’accéder à la diversité alimentaire, d’échanger sur le bien-manger » a expliqué Sonya Fares, maman solo au RSA. Avant de préciser que le droit à l’alimentation, c’est « être libre de choisir ce qu’on mange, pour rester en bonne santé et respecter la culture alimentaire de chacun. Cela va au-delà d’être à l’abri de la faim ».

    Mobiliser toutes les parties prenantes

    À l’occasion de la plénière finale « Quel projet de société pour l’agriculture et l’alimentation demain ? », les intervenants sont notamment revenus sur l’interconnectivité des acteurs de l’alimentation et de l’agriculture, sur l’investissement à impact mais surtout sur la nécessité́ d’un contrat social autour de l’alimentation durable.

    « Face aux multi-crises qui se jouent dès à présent et seront amenées à se multiplier, les nouvelles alliances tissées aujourd’hui sont déterminantes. On est chaque fois plus nombreux lors de ces rencontres, avec des profils divers et complémentaires, ce qui nous rend plus forts. Et on partage un imaginaire capable de mobiliser largement », a conclu Diego Garcia Vega, biologiste et documentariste, administrateur de la Fondation Daniel et Nina Carasso.