Prix et marges : un observatoire 2023 de tous les records

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    Le rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, publié fin juin, met en évidence la situation exceptionnelle de 2022 et ajoute la pomme de terre fraîche à son palmarès.

    Grande surface à Saint-Nazaire
    © végétable

    Le rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires a été remis au Parlement le 23 juin dernier par son président, Philippe Chalmin. Si l’exercice est annuel, le rapport 2023 se distingue par quelques faits marquants : il revient sur le contexte inflationniste exceptionnel des marchés agricoles en 2022 et analyse désormais 34 produits agricoles, dont pour la première fois la pomme de terre fraîche. Le rapport détaillé est riche de 432 pages (l’analyse des fruits et légumes figure en section 9, à partir de la p. 263).

    Qu’en retenir ? Tout d’abord, pour tous produits et filières confondus, que les prix des matières premières agricoles pour l’alimentation humaine ont atteint, en 2022, des pics inédits depuis le choc pétrolier des années 70. La flambée de certains coûts s’est traduite par une augmentation des prix de l’alimentation de 7,3 %, au plus haut depuis 1985 et supérieure à l’inflation générale des prix (5,2 %).

    Ensuite, que l’augmentation des prix agricoles en 2022 a permis globalement une meilleure couverture des coûts de production, qui flambaient, et une amélioration de la rémunération ou, le cas échéant, du résultat courant des producteurs. Le résultat net des exploitations agricoles progresse surtout pour les productions, dont la part, en valeur, a le plus augmenté dans le prix de vente au détail. C’est le cas notamment des fruits (plus que des légumes).

    La valeur ajoutée et l’excédent brut d’exploitation se redressent aussi pour les industries agroalimentaires en 2022. Concernant les marges nettes de la grande distribution, les dernières données disponibles analysées portent sur l’année 2021 et montrent des résultats assez stables depuis douze ans.

    De meilleurs résultats en fruits

    Pour les fruits et légumes spécifiquement, après le rappel de la méthode de relevé des prix – hors prix négociés sous contrat comme les barquettes de tomates cerises 250 g à 0,99 € – et du calcul de l’indicateur de marge brute agrégée, on retrouve les fluctuations « classiques » liées aux variations de l’offre saisonnière.

    Quatre produits ont été passés à la loupe : pêche-nectarine, fraise, tomate, concombre. Leurs prix au détail et à l’expédition ont tous augmenté en comparaison à la moyenne quinquennale. Les prix expédition ont augmenté de manière plus marquée que les prix au détail en GMS. Le rapport relève toutefois de fortes disparités des résultats selon les productions.

    Certains fruits s’en sortent très bien. C’est plus compliqué en légumes, notamment endives, certains systèmes sous abris chauffés ou froids, maraîchage plein champ avec des situations très contrastées. Le rapport analyse enfin les comptes de résultat des entreprises d’expédition, de commerce de gros et de détail de la filière.

    • Le rapport 2023 complet, avec la synthèse, de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, peuvent être téléchargés ici.