Nouveau projet agrivoltaïque dans la Drôme

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    Une première référence agrivoltaïque pour la filière arboricole en Vallée du Rhône vient d’être lancée à la station expérimentale de la Sefra.

    La pluie battante et ininterrompue n’aura pas eu raison de la visite de la station de la Sefra à Étoile-sur-Rhône, en ouverture du 75e congrès de la Fédération nationale des producteurs de fruits le 16 février dernier. Les essais menés depuis trente ans témoignent d’une volonté de maîtriser le risque agricole, sujet au cœur des débats.

    © végétable

    Dans la Drôme plus qu’ailleurs, les arboriculteurs sont confrontés de plein fouet au dérèglement climatique. C’est dans ce contexte que la Sefra (Station d’expérimentation fruits d’Auvergne-Rhône-Alpes) et la Chambre régionale d’agriculture se sont associées à la société Sun’agri pour mener un tout premier projet pilote de verger agrivoltaïque, qui démarre cette année, pour une durée de trois ans et sur trois hectares de vergers d’abricotiers, pêchers et cerisiers. Parmi les objectifs : protéger avant tout les cultures des différents aléas climatiques (gel, grêle, fortes pluies, canicules), optimiser la production et la qualité agricoles, et établir des références technico-économiques pour un futur transfert vers les arboriculteurs intéressés. De nombreux paramètres seront suivis, tel que l’explique Sophie Stévenin, tête de pont des cultures pérennes à la Chambre régionale d’agriculture et chargée d’expérimentation à la Sefra : stades phénologiques des différentes variétés testées sous les panneaux, croissance des arbres, inclinaison des persiennes solaires par un pilotage « intelligent », mode de conduite du verger, suivi du développement des maladies, ravageurs et auxiliaires, et consommation en eaux et fertilisants, le tout comparé à un verger témoin sur un hectare.

    © végétable

    Plus largement, la Sefra concentre ses moyens et son énergie sur la lutte contre les problèmes sanitaires et la recherche d’alternatives : plusieurs expérimentations en vergers d’abricotiers avec diminution des IFT en bio et bas intrants (filets anti-insectes, réduction de doses travail du sol, biocontrôle, prophylaxie…), et comparaison de modes de conduites (densité de plantation, formes), dendrométrie (outil de précision pour mesurer le stress de l’arbre et optimiser le pilotage de l’irrigation), sensibilité des variétés de pêches aux bioagresseurs depuis plusieurs années… avec ce constat d’un recommencement inépuisable, les paramètres étant nombreux et par définition non maîtrisables complètement, à commencer par le climat. On relèvera également un essai de conduite d’un verger d’abricotier en agroforesterie, avec le but d’évaluer la réduction des intrants, la gestion de l’eau et la biodiversité. À noter enfin l’évaluation de la performance de nouvelles associations fruitières, en lien avec la plateforme TAB (techniques alternatives et biologiques) : abricotiers/pistachiers ou pêchers/amandiers.

    * Indicateurs de fréquence de traitements phytos.