Les effets du réchauffement se sont intensifiés

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    Trente ans d’activité permettent à Patrice Guinet, fondateur d’Agro Ressources, de témoigner des effets croissants du réchauffement climatique. Convaincu par l’importance du sujet, il a compilé les observations de son confrère Élie Dunand, spécialiste des cultures légumières.

    On observe depuis quelques années une délocalisation de certaines productions légumières. En France, les cultures méridionales de courgettes, d’aubergines, de poivrons, de salades tendent à se déplacer vers des régions plus septentrionales, pendant que certains producteurs du Sud-Est envisagent de planter des espèces mieux adaptées à la chaleur, comme le kaki, le grenadier ou le pistachier par exemple. Par ailleurs, sécheresse et températures élevées ne permettront plus, dans certaines régions, de produire des fruits sans irrigation. C’est le cas pour les cerisiers, abricotiers et plus récemment pour les oliviers dont les rendements baissent dans les vergers sans arrosage.

    Enfin, les températures extrêmes de fin juin 2019, qui ont dépassé 40 °C dans plusieurs départements, ont provoqué des dégâts jusqu’alors inédits : des pommes à l’épiderme brûlé, d’autres littéralement « bouillies » sur l’arbre, des melons ou des vignes avec brûlures sur feuilles et sur fruits. En cultures légumières, cette canicule a entraîné une baisse des rendements en particulier en aubergine (proche de – 30 %) liée à des problèmes de pollinisation et fécondation. Sur salade de plein champ, ces températures ont favorisé les nécroses internes et perturbé le cycle physiologique,  ce qui a provoqué une montaison précoce de la plante. N’oublions pas non plus le phénomène des hivers doux (comme l’hiver 2019-2020), où le nombre d’heures de froid a été insuffisant pour certaines variétés d’abricots, comme Bergarouge, ce qui se traduit par une faible production.

    Voir l’article sur le réchauffement climatique dans notre prochain magazine, disponible début juillet.

    © DR