Le jardin urbain comme levier de la transition

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    Souvent sous-estimés, les jardins domestiques interviennent dans le métabolisme agri-alimentaire des zones urbaines et périurbaines.

    Le projet de recherche Terribio met en avant les fonctions multiples de ces espaces ouverts autant sur le plan de la santé physique, psychologique que de la richesse du vivant. Au cœur des enjeux d’accessibilité à une alimentation locale et durable, le jardin potager permet notamment de repenser la relation entre production et consommation. Une étude inspirante à l’heure de la transition écologique.

    Le projet Terribio, porté par Romain Melot ((UMR SADAPT/Inrae-Agro Paris Tech) et Emmanuelle Baudry (UMR ESE/Université Paris Saclay, CNRS, Agro Paris Tech), a associé une équipe pluridisciplinaire en sciences humaines et sociales avec un collectif de chercheurs en écologie, ethnoécologie et psychologie de l’environnement. Les recherches ont été menées sur le plateau de Saclay, marqué par une forte dynamique d’artificialisation. Concrètement, cette étude a permis d’analyser comment les traits de personnalité des Français ont un impact sur leur rapport à la nature. Terribio a également étudié le rôle des jardins privés, qui représentent 2 % du territoire national, comme supports de la biodiversité et s’est intéressé aux potagers et aux pratiques d’autoproduction alimentaire.

    En Île-de-France, en 2019, 1 303 jardins collectifs ont été identifiés, soit 703 familiaux et 338 jardins partagés, représentant 800 hectares. Pour rappel, environ 3 000 hectares de surfaces en maraîchage, horticulture et vergers sont recensés sur le périmètre. Sur le territoire de Saclay, 4 201 potagers représentant 41 hectares ont été recensés. En moyenne, 3,5 % des maisons ont un carré potager (dans certaines communes, ce taux atteint 10 %). En quinze ans, le nombre de potagers a augmenté, mais leur surface diminue. La crise sanitaire Covid-19 et le confinement ont favorisé le développement des potagers.

    © Nano – Fotolia