La filière pommes et poires approuve un nouveau pacte

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    La grande distribution s’engage à prendre en compte les surcoûts liés à l’augmentation de l’énergie. Un engagement vital pour les arboriculteurs français selon l’ANPP, qui se félicite de la signature de ce pacte de solidarité commerciale.

    Les PME qui composent, en très grande majorité, la filière pommes vont subir, à compter du 1er janvier, des hausses conséquentes de l’électricité. Ces coûts de production supplémentaires, de l’ordre de 9 centimes d’euro par kilogramme en moyenne viennent s’ajouter aux 11 centimes de hausse déjà en lien avec les fertilisants, les carburants, la main d’œuvre et les emballages. Alors que ces surcoûts de 0,20 €/kg ont été annoncés dès le lancement de la campagne pommes et poires fin août aux acteurs de la distribution, les représentants de 9 enseignes de la grande distribution signaient le 8 décembre en grande pompe un pacte de solidarité commerciale*. Elles s’engagent ainsi à répercuter les hausses d’énergies supportées par les PME qui les fournissent. Ce pacte arrive après un premier engagement signé en mars par les mêmes enseignes, mais resté sans effet sur les pommes qui se vendent toujours à des niveaux de prix similaires à 2021. « C’est avec beaucoup d’espoir, et malgré les déconvenues passées, que l’Association nationale pommes poires relève l’engagement des acteurs de la grande distribution. Nous venons d’ailleurs d’écrire en ce sens aux patrons des 9 enseignes qui se sont engagées », a déclaré l’ANPP. « De grosses attentes existent aujourd’hui du côté des producteurs pour enfin voir acceptée la hausse des prix qu’ils revendiquent. Sans cela, le couperet des faillites et des arrachages qui plane aujourd’hui sur la filière, finira inexorablement par s’abattre. »

    Dans le détail, les enseignes signataires s’engagent à respecter les bonnes pratiques suivantes :

    · Lorsqu’un fournisseur apporte de bonne foi, les justifications concrètes et documentées sur la part de la hausse de tarif demandée liée à la hausse des coûts de l’énergie qu’il supporte directement (déduction faite des aides d’État), le distributeur s’engage en contrepartie à prendre en compte cette demande dans la négociation du prix.

    ·  Si ce fournisseur est une PME (indépendante, non filiale d’un grand groupe), le distributeur s’engage à accepter la part correspondante de la hausse de tarif demandée.

    ·  Pour les produits agricoles et alimentaires, afin de pouvoir réajuster, à la hausse comme à la baisse, les prix en cours de contrat, les parties s’engagent à inclure une clause de révision automatique des prix et une clause de renégociation des prix basées autant que possible sur des indicateurs publics.

    Ce pacte ne précise pas à quel niveau chaque enseigne répercutera ces hausses de tarifs sur les prix de vente en rayon. Ni comment le consommateur réagira à ces nouvelles augmentations, ni l’impact que cela pourrait avoir sur la dynamique de consommation en volume, déjà en baisse. EP

    * Pacte signé par Adepale, Feef, Aldi, Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Intermarché/Netto, E. Leclerc, Lidl, Système U.

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