Des solutions mécaniques pour désherber l’ail

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    Plus de 120 personnes étaient présentes ce 17 avril dernier dans la Drôme pour la démonstration de divers matériels de désherbage de l’ail en post-levée.

    « Les solutions et les outils existent et ne feront que s’améliorer, mais cela suppose un ensemble de changements qu’il faut accompagner », précise Mikaël Boilloz, technicien de la Chambre d’agriculture de la Drôme à l’initiative d’une journée technique dont le succès montre bien l’intérêt des professionnels pour les alternatives aux herbicides. En effet, le 17 avril dernier, dans la Drôme, a réuni 120 personnes pour la démonstration de divers matériels de désherbage de l’ail en post-levée : des bineuses (Monosem), des herses-étrilles (Treffler, Carré) et le robot Dino de Naïo. Tout l’enjeu de cette phase de culture est de détruire les adventices sans blesser les plants d’ail et compromettre le rendement. C’est dans le cadre d’un « Groupe 30 000 » rassemblant une dizaine de producteurs d’ail volontaires pour travailler à la réduction des produits phytosanitaires, animé par la Chambre d’agriculture, que l’idée de cette journée a germé. Et force est de constater que la question suscite l’intérêt de toute la filière, puisque des groupes de producteurs accompagnés de leurs techniciens ont fait le déplacement depuis les principaux bassins de production français, du Nord, du Tarn en passant par l’Eure-et-Loir, l’Auvergne et la Loire. Un déplacement qui a aussi été l’occasion de visiter des fermes drômoises, donc d’échanges fructueux tant techniques que conviviaux entre parties-prenantes d’une même filière. Les matériels étaient amenés et commentés par des constructeurs, des concessionnaires et, soulignons-le, par des producteurs désireux de partager leur expérience. Bel exemple de dynamique collective et de volonté de changement.

    Le robot Dino de Naïo Technologie est en démonstration en parcelle d’ail. © Photo végétable

    « Et le changement, justement, n’est pas si simple que cela, sans quoi tout le monde serait déjà au désherbage mécanique », souligne le technicien. La journée a servi à rappeler que se passer des herbicides suppose une approche systémique, bien en amont de la seule intervention par outil mécanique. Il faut d’abord raisonner une rotation adaptée. Ensuite, planter l’ail plus tardivement (début novembre) est préférable afin d’être décalé vis-à-vis de la germination de certaines adventices. Et l’implantation doit être légèrement plus profonde. Enfin, en ce qui concerne les interventions mécaniques en cours de culture, le choix de l’outil est à raisonner en fonction de chaque exploitation, et peut être affiné avec les constructeurs. La décision d’intervention mécanique suppose beaucoup d’observation, d’anticipation et de réactivité pour passer au moment adéquat. Sans oublier l’importance des réglages et du bon usage de chacun de ces nouveaux outils. Bref, il faut du temps, de la technique et des connaissances nouvelles et, surtout, renoncer au sentiment de sécurité que confèrent les herbicides. Enfin, l’achat de ces matériels et le temps de travail supplémentaires constituent un coût supplémentaire à la production. Cependant, la forte affluence et l’intensité des discussions du 17 avril dernier témoignent que le changement est en marche dans l’ail français.