Aprifel : « Une pomme par jour éloigne le médecin »

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    La Société française de nutrition et Aprifel ont organisé un workshop en ligne. L’occasion de rappeler, si besoin en est, les nombreux bénéfices des fruits et légumes sur notre microbiote et notre immunité.

    Plusieurs scientifiques sont intervenus, le 16 décembre dernier, lors d’un webinaire organisé par la SFN (Société française de nutrition) en partenariat avec Aprifel, pour faire part de leurs derniers résultats de recherche et exposer la complexité des interactions entre alimentation et santé. Tout d’abord, Catherine Féart, chargée de recherche à l’Inserm de Bordeaux, a présenté ses travaux visant à préciser le rôle de l’alimentation dans les syndromes gériatriques, à travers les mécanismes ayant un impact sur le maintien des capacités cognitives et sur l’induction d’inflammations chroniques. Ceux-ci ont confirmé l’effet synergique des différents aliments d’un régime de type « méditerranéen » (riche en fruits et légumes, légumineuses, poissons et huile d’olive) et notamment des fibres sur la régulation dans la circulation sanguine des LPS (lipopolysaccharides), endotoxines à l’origine de production des substances pro-inflammatoires.

    En deuxième partie, Nathalie Vergnolle, directrice de l’Institut de recherche en santé digestive à Toulouse, a détaillé les interactions entre les différentes couches de la barrière intestinale : biofilm abritant le microbiote, barrière de mucus, barrière épithéliale et enfin la barrière neuro-immune, « notre deuxième cerveau », a-t-elle souligné. Et de conclure une nouvelle fois que les différents composés alimentaires présents dans les fruits et légumes, tels que les fibres, la vitamine A, l’inuline contenue dans l’artichaut ou l’asperge, les anthocyanines des petits fruits rouges ou les acides gras à chaine courte apportés par la consommation d’avocat, ont un effet bénéfique sur la barrière intestinale.

    Enfin, Nadine Cerf-Bensussan, médecin et directrice de recherche à l’Inserm, a affirmé que « le microbiote intestinal est un reflet des modifications de l’environnement impliqué dans l’épidémie de maladies immunitaires que l’on observe actuellement dans les pays développés », comme l’a montré une récente étude comparant la diversité du microbiote de la population des Malawis et de la population des USA, très appauvri et qui voit l’émergence de « pathodiontes » proinflammatoires (micro-organismes potentiellement pathogènes résidant au sein du microbiote). La modification de la flore digestive dans les pays industrialisés est corrélée à l’augmentation de maladies auto-imnunes et inflammatoires chroniques telles que la maladie de Crohn.

    Les trois intervenantes ont transmis le même message : « Nous devons diversifier notre alimentation, en évitant les produits transformés et en intégrant de nombreux fruits et légumes qui, eux aussi, doivent être variés : différentes espèces et différents modes de préparation ». « Qu’ils soient bio ou conventionnels et quelle que soit leur origine, leur consommation est toujours bénéfique », a complété Béatrice Morio-Liondore, présidente de la SFN.

    © Siamionau Pavel