De nouveaux outils de protection des vergers ont été mis en avant lors de la Journée nationale pommes, dont un prometteur.
Ce projet a été pour la première fois proposé en démonstration sur le verger lors de la Journée nationale pomme au CTIFL/La Morinière le 20 juin dernier, dans un engouement de visites rarement égalé. Il est le premier prototype d’une solution de protection des vergers gonflable et rétractable, pour « régler l’ensemble des aléas climatiques » : gel (jusqu’à des extrêmes, environ -7 °C), grêle, vent, excès de pluie, neige, canicule… et même les insectes ravageurs.
Développé à l’initiative d’un employé du groupe Michelin qui a décidé d’investir dans des projets innovants via l’une de ses filiales dédiées à l’innovation, le MIL (Michelin innovation lab), il vise avant tout à répondre aux problématiques récurrentes de l’arboriculture et aux soucis des agriculteurs. « Ce projet est parti du désespoir de certains arboriculteurs lors du gel de printemps 2021. Nous, chez Michelin, nous nous sommes demandé : comment pourrions-nous aider cette profession ? Une structure qui s’ouvre et se ferme pouvait être une bonne solution », a indiqué Adrien Di Pasquale, l’instigateur du projet. 1 M€ a déjà été investi en R&D par le groupe Michelin depuis dix-huit mois. Le projet est désormais en phase de test avec des producteurs, avant d’envisager une commercialisation, si tout se passe bien, d’ici trois ans.
Démonstration réalisée sur place, avec le témoignage de Philippe Sfiligoï, producteur des Vergers bio des Pruneraies, un des partenaires du test avec Michelin. « De mon point de vue, la solution est en train de révolutionner l’agriculture. Ce qui semble intéressant avec une structure pliable, c’est qu’il n’y a plus besoin de mécanique, de poutres, de filets… la solution est globale », a précisé le producteur. Plus besoin de main d’œuvre non plus, en théorie, à ce stade, puisque l’activation de la structure et de chacun de ses modules de 1,40 m de long s’effectue par déclenchement, même à distance.
Le producteur peut également opter pour la transparence ou pas. Les arboriculteurs ont déjà fait leurs calculs : 75 000 €/ha/an sur quinze ans (soit 5 000 €/ha/an), contre 10-12 k€ sur dix ans pour une protection « classique » par filets. Mais sans coût de main d’œuvre, ni achat de différents matériels, ni de nuit de lutte antigel… Dans leur majorité, les producteurs ont manifesté leur intérêt au sortir de la démonstration de ce type d’innovation de rupture.