Cette année, le Cirad fête ses 40 ans. Le coup d’envoi des célébrations a été donné le 25 juin à Montpellier, avec une exposition de photos grand format, ouverte au public au Jardin des plantes, et un événement rassemblant sa communauté de partenaires et salariés au Corum.
Cet événement était également l’occasion pour le Cirad de montrer l’impact de ses recherches en partenariat avec les pays du Sud dans le domaine de l’agriculture, de l’environnement et de la santé. « Les travaux du Cirad ont une double finalité : venir en appui aux sociétés des zones tropicales, subtropicales et méditerranéennes dans leurs transitions vers la durabilité économique, sociale et environnementale ; contribuer à relever les défis de la sécurité alimentaire, de la préservation et de la valorisation de la biodiversité, de l’adaptation au changement climatique, en s’appuyant sur les leçons tirées d’expériences territoriales », a rappelé Élisabeth Claverie de Saint-Martin, PDG du Cirad. « Comme l’affirme notre slogan qui accompagne les actions du Cirad tout au long de cette année anniversaire, nos recherches doivent continuer d’être partagées pour cultiver le monde de demain, d’autant plus encore, dans un monde traversé de crises multiples, liées au climat, à la biodiversité et à la sécurité alimentaire. Un monde qu’il nous faut transformer. »
Un changement de dimension pour traiter d’enjeux locaux et globaux
Fondé en juin 1984 par décret, le Cirad résulte de la fusion de neuf instituts techniques de recherche agricole tropicale organisés par filières. En quarante ans, l’échelle de ses travaux s’est considérablement élargie : des gènes à la parcelle agricole jusqu’aux paysages, territoires, régions, pays, continents. Ses disciplines scientifiques se sont ainsi enrichies, passant de trois grands métiers scientifiques – agronomie, foresterie, sciences de l’élevage et vétérinaires – à plus de quarante aujourd’hui, alliant les sciences du vivant et de l’environnement, les sciences humaines et sociales, en passant par les sciences et technologies. « Le Cirad a su marier son expertise des filières, datant de ses organismes fondateurs, à la richesse d’une multitude de disciplines scientifiques, comme l’écologie, l’économie, la sociologie de l’innovation, etc. Ce qui le place aujourd’hui en leader scientifique mondial sur les forêts tropicales et plusieurs cultures tropicales, comme le café, le cacao, la canne à sucre, le riz, le sorgho, l’hévéa, les palmiers… »
Focus sur la banane durable aux Antilles
Après avoir développé des cultures de bananes sur couverture végétale en partenariat avec l’IT2, le Cirad lance des essais en agroforesterie. En 2007, le lancement du Plan banane durable a constitué un véritable tournant après le passage du cyclone Dean et le scandale du chlordécone. Ce plan ambitieux visait à maintenir la productivité tout en adoptant des pratiques agroécologiques. Aujourd’hui, plus de 95 % des producteurs ont adopté des pratiques agroécologiques, leur permettant de répondre aux critères de durabilité environnementale et sociale, mais aussi à une demande croissante de produits sains. Cette transition a favorisé le retour de la biodiversité dans les bananeraies. Ce succès inspire désormais d’autres régions productrices de bananes, comme le Cameroun en banane plantain (projet Faba).