Pomme et myrtille : place aux échanges techniques

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    À La Morinière, le CTIFL a partagé les avancées de ses derniers essais en verger, sous le regard averti de 130 professionnels de l’arboriculture du grand Ouest.

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    Le 19 juin, sous un soleil de plomb, les équipes du centre opérationnel CTIFL de La Morinière ont convié les techniciens du grand Ouest à partager les résultats de leurs dernières expérimentations.

    « Cette journée est surtout l’occasion pour nous d’écouter vos besoins, pour trouver ensemble les meilleures solutions à vos problématiques, qui sont de plus en plus complexes », a déclaré Delphine Tailliez, directrice générale déléguée du CTIFL.

    Au programme de cette rencontre technique, une matinée d’ateliers dans les vergers pour présenter les essais récemment réalisés sur pommier pour trouver des solutions pour lutter contre la tavelure récurrente, le puceron cendré ou l’hoplocampe en bio. Quelques pistes intéressantes se sont dégagées mais devront être confirmées par des essais complémentaires.

    « Les produits de biocontrôles sont testés entre deux et cinq ans : on ne peut pas tirer de conclusion sur une campagne compte tenu de la variabilité de la pression sanitaire et des conditions météo, et notamment du lessivage des traitements », a précisé Antony Leblois, technicien d’expérimentation.

    Parmi les solutions prometteuses

    Pour autant, dans un contexte de pression forte, pour certains professionnels, le message « alternatives aux phyto » n’est plus entendable. L’après-midi, l’atelier conservation post-récolte proposait une rétrospective de dix ans d’essais en pré-cueillette et post-récolte sur le risque gloeosporiose, incluant des essais de thermothérapie. Là aussi « la performance est très variable d’une année à l’autre en fonction de facteurs environnementaux », a souligné son collègue Julien Renaud.

    Et parmi les solutions prometteuses, reste à régler la question de l’homologation, comme pour le Curatio (polysulfure de calcium), qui s’avère aussi efficace que la référence chimique, mais contraint au niveau opérationnel par un DAR de 30 jours. Par ailleurs, un autre atelier a permis aux techniciens d’observer in situ et de comparer différents modes de conduite des pommiers, et notamment un essai de densification du verger mené depuis trois ans.

    Enfin, un focus sur les travaux de comparaison variétale en myrtille a intéressé de nombreux participants. Sur le site de La Morinière, 36 variétés sont à l’étude, pour la plupart plantées depuis 2022. Différents critères sont suivis, comme la résistance aux bioagresseurs, la régularité de la floribondité, la résilience aux à-coups climatiques et les qualités organoleptiques, dans l’objectif de valider leur compatibilité avec les conditions pédoclimatiques de culture en France, et les attentes gustatives des consommateurs de myrtille, de plus en plus nombreux.

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