Le spécialiste du bar à salades connecté poursuit son développement en France. Entre innovation technologique, diversification de l’offre et ancrage en zones de flux, Picadeli accélère.
Présent dans 2 000 points de vente en Europe, dont 400 en France, Picadeli déploie un concept de bar à salades connecté, en libre-service, intégré aux magasins via un modèle shop-in-shop. Le corner est géré par le personnel du point de vente, avec un service complet fourni par Picadeli : mobilier, ingrédients frais (fournis par Soram-Vitacroc à Plan d’Orgon), surgelés (20 % de l’offre, dont les dés d’avocat en top des ventes), consommables (bols, couverts…), et appui technologique.
Ce dernier constitue un levier différenciant : frigos connectés pour la température, la traçabilité, le niveau de remplissage. Un outil d’intelligence artificielle permet d’anticiper les commandes en fonction des stocks, de la météo ou des ventes passées… « Cela fait gagner beaucoup de temps tout en garantissant la sécurité alimentaire », souligne David Bicheron, CEO de Picadeli France-Belux. L’entreprise investit 20 000 € par magasin, qui en contrepartie s’engage pour trois ans avec une redevance de service.
Déjà bien implantée en région parisienne (40 % des points de vente), la marque s’est développée historiquement avec Franprix et Casino sur des formats proxi, mais est désormais aussi présente en hypermarchés chez Carrefour, Auchan et Intermarché. « Ce qui compte plus que le format, c’est le potentiel de la zone de chalandise à l’heure du déjeuner. »
Au moins une fois par semaine
Picadeli a ainsi vendu 50 millions de salades en 2024, et deux tiers de ses clients déclarent revenir au moins une fois par semaine. « Un levier d’attractivité et de fidélisation pour le point de vente. » Pour autant, dans un contexte où la grande distribution est en repli, Picadeli doit s’adapter et développe sa clientèle en food service. L’enseigne mise notamment sur les zones de flux, comme les aires d’autoroute, les gares et les aéroports.
« Depuis deux mois, nous sommes repartis sur une bonne dynamique, avec de nouveaux partenariats prometteurs », se réjouit le dirigeant. Une piste est également ouverte du côté de la restauration collective ou d’une franchise à la suédoise.
« Nous voulons démocratiser une restauration saine, durable et rapide. L’offre repas doit rester appétissante, mais aussi accessible », insiste David Bicheron. Le concept de base repose sur un corner modulable proposant 30 à 40 ingrédients – salades, crudités, féculents, graines, toppings – en libre composition, avec un prix unique au kilo. À Paris, le tarif s’élève à 18 €/kg, contre 17 € en province, et jusqu’à 22 € en zone de transit comme les aéroports. L’enseigne revendique une moyenne de Nutri-Score B sur ses compositions. « Le fast food ne doit pas être synonyme de junk food. »
Picadeli envisage d’enrichir son offre en fruits (mangue, ananas surgelés), de poursuivre le développement de ses recettes végétales (90 % des ingrédients sont compatibles végétariens, 70 % vegan), et d’intégrer des légumes cuits ou grillés comme l’aubergine ou les haricots verts. La marque se tourne aussi vers la durabilité de son offre et envisage l’arrêt de la viande de bœuf et de porc, dans l’objectif de réduire l’empreinte carbone des bols à 500 g de CO₂ (vs 800 g aujourd’hui, et contre 2,5 kg pour un burger-frites).
Par ailleurs, l’économat évolue : écoconception des bols, fourchettes comestibles, fin des dosettes de sauce. Un système de consigne est testé depuis un an chez Carrefour Monaco, avec un partenaire local.