La finance participative dévoile ses ambitions

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    Secteur technologique émergent, l’AgTech a vocation à améliorer l’efficacité du secteur agricole tout en réduisant les coûts environnementaux et sociaux des pratiques actuelles. La plateforme de financement participatif Miimosa ne cesse de progresser en ce sens depuis sept ans et affiche des perspectives ambitieuses pour les prochaines années.

    Point d’étape sur la stratégie de développement de la plateforme Miimosa avec Florian Breton, fondateur de Miimosa et co-fondateur de la Ferme digitale. Depuis sa création en 2015, Miimosa a accompagné environ 5 500 projets en France et en Belgique, pour près de 80 M€ de financement (dont 30 rien qu’en 2021) au service de la transition agricole et alimentaire. Avec des projets très variés, entre 15 000 € et 2 M, dont 20 % en élevage et 25 % dans le secteur des fruits et légumes, Miimosa répond aux objectifs de développement durable fixés par l’Onu en orientant sa stratégie d’investissements vers onze finalités. Parmi lesquelles on peut citer la sécurité alimentaire, la santé humaine, la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité. Miimosa étudie 120 à 150 projets par mois, dont 85 % sont des projets supportés par des dons avec contreparties, tandis que les 15 % des projets restants sont financés par un crédit. En moyenne, 7 % des demandes de prêts sont acceptées, après avoir été évaluées sur des critères financiers et extrafinanciers, selon 48 items de notation. Une fois lancé, le financement du crédit est assuré d’atteindre son objectif, le plus souvent en seulement en cinq à dix jours. « Ce mode de financement constitue désormais une alternative aux crédits bancaires traditionnels, avec des cofinanceurs qui sont à 60 % des particuliers et à 40 % des personnes morales », affirme Florian Breton.

    Et la plateforme gagne en notoriété. « Selon une récente enquête, près de la moitié des agriculteurs connaissent Miimosa, dont plus de 70 % chez les moins de 45 ans. 15 % considèrent Miimosa comme crédible pour une prochaine collecte (contre 70 % pour des banques mutualistes comme le Crédit agricole ou le Crédit mutuel, qui représentent 97 % actuellement des parts de marché). »

    En 2022, Miimosa innove en lançant le premier fonds de dette en Europe, à hauteur de 30 M€, pour accompagner encore plus activement les efforts des producteurs. Il contribuera à accélérer la croissance de la plateforme, qui vise 60 M€ de financement en 2022, dont 50 en crédit pour 200 projets, avec l’objectif ambitieux d’atteindre 500 M€ de financement à fin 2025. « Dans un marché historiquement dominé par les banques mutualistes, notre ambition est de venir non seulement le leader des offres nationales, mais de viser 10 % de part de marché d’ici à 2030 en misant sur l’accessibilité et la simplicité des dossiers de financements », ajoute Florian Breton.

    Miimosa prévoit d’appuyer sa communication pour accéder à un grand panel de consommateurs. Dans cette optique, la plateforme décline cette année une nouvelle signature (signée par l’agence Dragon Rouge) pour repenser son identité de marque, avec un enjeu affiché : renforcer les passerelles et créer du lien entre le monde agricole et la société.

    Florian Breton a fondé Miimosa et la Ferme digitale. © DR