Fedepom se projette sur la loi climat à 2030

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    La Fédération de la semence et du négoce en pomme de terre, ail, oignon, échalote et légumes en gros a décidé de faire valoir les intérêts des métiers qu’elle regroupe, face aux difficultés subies dans un contexte pesant.

    Alors que les yeux sont rivés sur différentes crises (post-Covid et ses effets yoyos, climatique et ses soubresauts annuels, conflit Russie-Ukraine avec ses incertitudes), Fedepom a décidé de s’atteler au « dossier sérieux » que représente l’échéance de la loi climat et résilience à l’horizon 2030, qui stipule que 20 % des produits de consommation courante toutes catégories devront être vendus en vrac, dans tous les points de vente à partir de 400 m2 de surface. La fédération est à l’initiative d’une étude prospective qui sera réalisée sous l’égide du CNIPT, afin de mesurer et anticiper les impacts pour l’ensemble des acteurs de la filière, en particulier les entreprises de conditionnement, alors que 90 % de l’offre actuelle des pommes de terre, mais aussi aulx, oignons, échalotes sont vendus conditionnés. « C’est une perte potentielle de valeur énorme pour nos métiers. Ce qui a créé de la valeur, c’est cette segmentation culinaire. Nous sommes dans une situation très fragile », précise Dominique Péré, président de Fedepom et directeur général de Parmentine, l’un des grands leaders du secteur (150 000 à 200 000 t par an de pommes de terre, 250 producteurs actionnaires).

    À cette échéance s’ajoutent les crises du moment, l’augmentation généralisée des charges, la loi Égalim et dernièrement l’entrée en vigueur de la loi Agec, « qui vient aggraver la baisse de consommation (- 10 % depuis le début d’année) du fait d’emballages de substitution qui cachent davantage le produit, le niveau des charges des entreprises qui augmente encore dans un contexte de pénurie de papier et de carton, les contraintes opérationnelles liées à la difficulté de s’approvisionner en emballages alternatifs couplées à une baisse de productivité des ensacheuses ».

    Fedepom a donc décidé d’engager une prise de parole proactive pour faire valoir et défendre les intérêts des métiers qu’elle regroupe, les particularités de ses adhérents (semenciers, négociants, exportateurs, conditionneurs en pommes de terre et ail-oignon-échalote), jugés « souvent oubliés par les pouvoirs publics qui pensent davantage à la production, à la distribution et au consommateur ». « Nous en sommes  au stade où nous subissons brutalement tous ces changements sans préavis, alors nous cherchons à alerter et expliquer nos problématiques à nos clients et aux pouvoirs publics, car c’est la pérennité de nos outils qui est en jeu », explique Dominique Péré.

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