« Ce que nous allons en faire »

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    Une trentaine d’acteurs régionaux de la filière fruits et légumes se sont réunis dans le Lot-et-Garonne pour la réunion plénière de Propulso.

    Chaque année, en Nouvelle-Aquitaine, les membres du réseau Propulso, des maraîchers et arboriculteurs, se rassemblent pour faire le point sur leur actualité. Le 9 juillet dernier donc, Emmanuel Demange, directeur de la coordination des actions régionales d’Interfel, est intervenu sur la mise en place des comités régionaux d’Interfel, qui a été accélérée avec la loi Notre (Nouvelle organisation territoriale de la République). « Les comités régionaux vont nous permettre d’échanger avec les nouvelles collectivités territoriales et de mieux coordonner nos actions nationales, dont 80 % sont menées en région. Nous bénéficierons de remontées directes quant à leur pertinence et à leur efficacité », a-t-il expliqué. Deux comités régionaux (en Auvergne-Rhône-Alpes et en Île-de-France) sont en place depuis le début de l’année. Deux autres devraient l’être en septembre : l’un dans les Hauts-de-France, l’autre en Nouvelle-Aquitaine. « Chaque comité est en test pour trois ans. Leur implantation résulte de la demande d’une ou plusieurs familles d’Interfel. La moitié des familles de l’amont et la moitié des familles de l’aval doivent valider leur présence dans un comité régional pour sa création », précise Emmanuel Demange. « Le cadre réglementaire de ces comités régionaux est celui de l’OCM et de son exigence de transversalité. Les actions qu’ils mènent doivent intéresser l’ensemble des acteurs et des produits de la filière. Ils n’ont pas la capacité d’échanger sur les prix ni la possibilité de mener des actions commerciales. On est vraiment dans un prolongement direct des actions nationales d’Interfel. »

    À noter que le statut associatif des CRI leur permettra d’aller chercher des crédits, notamment régionaux, mais que le volet recherche-expérimentation, dont le financement est assuré par Interfel depuis quatre ans, en relais des pouvoirs public, ne figure malheureusement pas dans leur champ des possibles. Pour valoriser les productions régionales, d’autres leviers existent, parmi lesquels les programmes européens, et notamment celui porté par Apfelso (Association des producteurs de fruits et légumes du Sud-Ouest) autour des IGP et des AOP. Des actions concrètes menées en France, en Italie et en Allemagne vont permettre de valoriser six productions françaises (la Fraise du Périgord, la Noix du Périgord, la Pomme du Limousin, le Kiwi de l’Adour, l’Asperge des sables des Landes et la Noix de Grenoble) et d’augmenter leurs ventes, grâce à un budget d’1,8 million d’euros par an sur trois ans (2018-2020).

    © végétable

    Côté expérimentation, les dirigeants de la station de Creysse, spécialisée dans la noix, ont alerté sur les difficultés rencontrées en matière de financement et de gouvernance, dans un contexte de mauvaise conjoncture pour la production dans le Sud-Ouest et de faible productivité de la noix française face à des noix chilienne et américaine hyper productives. De son côté, Pierre Gaillard, directeur d’Invenio, a rappelé la fusion récente d’Invenio et du Ciref. « La collaboration sur le même site et les intérêts communs ont en effet conduit à la fusion des deux structures, dont il ne restera, à terme, qu’Invenio. L’amélioration des techniques de culture et du matériel végétal sont nos deux champs d’action. Peut-être mèneront-ils à l’émergence de nouveaux métiers : amélioriculteur et amélihorticulteur ? » s’est-il amusé, avant de faire sienne la pensée du philosophe Henri Bergson : « Que l’avenir ne soit plus ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire. » Une pensée fort à propos pour Hannah Coffey, représentante du Vinitech-Sifel, venue échanger avec les membres de Propulso afin de comprendre pourquoi le visitorat de la filière F&L de ce salon est tombé à 4 % en 2018, alors qu’il était de 9 % en 2016…