Des déficits de production d’abricot sont attendus en Italie et en Grèce, en raison de conditions climatiques compliquées, mais une récolte « normale » est prévue en France.
« Un retour à la normale est attendu en 2025 après une campagne 2024 déficitaire en Rhône-Alpes. L’optimisme est là », indique Jean-Raphaël Betton (AOP Pêches et abricots de France). Les prévisions Europêch’ de récolte européenne 2025 en abricots ont été présentées le 23 avril au Medfel.
La France prévoit de récolter 104 785 tonnes, soit +31 % par rapport à 2024 et +1 %, comparé à la moyenne 2019-2023. Même si des manques de certaines variétés sont envisagés, en raison de la floraison en conditions humides, « nous prévoyons une production normale, en quantité raisonnable, et qualitative. Les feux sont au vert », note Julien Escande (Théza Fruits). Un manque de précocité est attendu notamment pour la région Languedoc-Roussillon. « En juin le potentiel devrait s’exprimer complètement. »
À Murcie, en Espagne, le printemps pluvieux a permis de récupérer les capacités d’irrigation de la région, bien que cela ait impacté la floraison et la nouaison. Des chutes physiologiques de fruits sont possibles et les prévisions seront à revoir en conséquence. À cela s’ajoutent un manque de luminosité et des températures relativement froides : un retard de 10 à 15 jours est attendu tant à Murcie qu’en Andalousie. Et la Catalogne a connu un épisode de grêle significatif le weekend de Pâques (19-20 avril).
« La compagnie Agrosegurochargée des assurances agricoles a débuté le 22 avril ses évaluations. Les premières observations révèlent des dégâts importants pour de nombreux hectares », annonce Javier Basols (Fédération des coopératives agricoles espagnoles). Une fois de plus les prédictions devront être corrigée au vu de ce dernier week-end de grêle, bien que cela concerne surtout les pêches et nectarines, majoritairement produites dans la région (les prévisions européennes de récoltes de pêches et nectarines seront annoncées le 20 mai 2025). Par conséquent, l’Espagne prévoit une récolte assez incertaine de 136 190 tonnes d’abricot.
Vague de froid en Grèce
De la même façon, l’Italie a connu un printemps pluvieux, des épisodes de froid et du gel sur la côte adriatique. À cela s’ajoute une diminution progressive des surfaces de vergers d’abricotiers en Italie. « Nous ne plantons pas beaucoup ces dernières années », confirme Tomas Bosi (CSO Italy), qui prévoit un déficit de 19 % de production par rapport à 2024 et de 13 % par rapport à la moyenne 2019-2023, pour un total national de 199 566 tonnes.
En Grèce, une forte vague de froid a touché le Nord du pays, particulièrement la région de Macédoine. Les températures sont descendues jusque -6 °C à la floraison. « Les prévisions de récolte indiquent un déficit de 34 % par rapport à 2024 », révèle Georges Kantzios (Asepop Grèce). « Nous comptons sur une production de 67 750 tonnes d’abricots en 2025, mais sans aucune certitude. » Sauf révision, la récolte globale européenne d’abricots se situe 10 % en dessous de la production 2024 et 1 % au-dessus de la moyenne 2019-2023 avec 508 291 tonnes prévues.
Le déficit de production en Turquie, premier producteur mondial d’abricots, pourrait être une porte ouverte sur les marchés à l’export. Ce pays a été touché par une vague de froid au printemps, qui a réduit la production de plus de 70 %, notamment dans la région de Malatya, principale zone de production du pays. Même si la grande majorité des abricots turcs sont destinés à la transformation, une part est exportée en frais vers l’Europe de l’Est et l’Allemagne, ce qui ne sera pas le cas cette année.
