Au Medfel, le 24 avril, a eu lieu la présentation des prévisions de récolte 2025 de la prune française.
« La crise nous a consolidés », a introduit André Graglia, directeur de l’AOPN Prune, qui représente 55 % de la production nationale du marché du frais. La filière prune française a en effet connu deux années de gel de printemps en 2021 et 2022. La campagne 2023, excédentaire, avait atteint 120 % des volumes d’une récolte normale et n’avait pas été assez rémunératrice pour les producteurs.
Enfin, la campagne 2024 a été inférieure au potentiel de récolte d’environ 20 %. Malgré une météo estivale maussade qui a freiné les achats, « la campagne 2024 est redevenue plus équilibrée, a encouragé les producteurs à poursuivre les investissements et a permis de rémunérer les maillons de l’amont à la justesse des efforts pourvus », se rappelle Joël Boyer, coprésident de l’AOP nationale. Les volumes étaient manquants sur la première partie de saison, mais seront de retour en 2025.
« Cette campagne bénéficiera d’un échelonnement variétal équilibré. Les premières prunes sont attendues pour le premier juillet », note Jérôme Capel, coprésident. Elles seront présentes jusqu’au mois d’octobre. « Le gel nous a plus épargné que d’habitude. » L’AOPN estime un potentiel national pour le frais compris entre 54 000 et 58 000 tonnes en 2025.
La date d’avancement est normale pour la prune américano-japonaise et européenne dans le bassin sud-ouest (80 % de la production de l’AOPN), avec un potentiel de récolte à 90 à 100 % d’une année normale. Le région Grand Est (15 % de la production de l’AOPN) a connu une floraison hétérogène mais des conditions idéales de pollinisation.
La prudence reste de mise
La récolte devrait atteindre 80 % du potentiel pour la mirabelle. Dans le Sud-Est, retour à une période de floraison normale après une campagne 2024 précoce. En revanche, des producteurs se plaignent d’une mauvaise nouaison et d’un potentiel mitigé qui sera à confirmer en fonction de la météo.
Que ce soit en station ou dans les achats, « la fluidité dans la campagne prune est attendue », ajoute Joël Boyer. La prudence reste de mise en attendant que le risque de gelées se dissipe complètement. L’AOP nationale rappelle aussi le besoin de valorisation de la production : « Nous avons besoin de prix rémunérateurs. »
En effet, depuis 2021-2022, les coûts de production des producteurs de prunes ont explosé : +30 % de charges de structures, sans oublier la main d’œuvre et les intrants. Des contraintes importantes tandis que les producteurs poursuivent leurs efforts de modernisation des stations fruitières et des vergers.
La charte PFI prune se maintient tandis qu’au Medfel, l’année dernière, l’entrée du fruit dans la démarche Vergers écoresponsables avait été annoncé par l’AOPN. Audits et contrôles sont prévus pour cet été 2025. « Nous pourrons vendre de la prune écoresponsable aux côtés des autres familles pour la campagne 2026. »