Melon : la filière en net recul

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    Présentées au salon Medfel le 23 avril, les anticipations de plantation établies par l’AIM confirment une fragilisation inédite de la filière. Après une campagne 2024 extrêmement difficile sur le plan économique, les surfaces reculent de plus de 1 000 ha au total, un repli jamais vu à l’échelle des trois bassins (France, Espagne, Maroc).

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    • Au Maroc, en 2025 les surfaces tombent à 1 040 ha (-250 ha), plombées par l’incertitude réglementaire et des autorisations d’irrigation limitées à un mois pour la plantation courant janvier. Autour de Dakhla, la récolte des Charentais vert est déjà bien avancée (90 %) sur les 210 ha cultivés. Dans la région de Marrakech, les surfaces reculent de 160 ha et plafonnent à 760 ha en 2025, pour moitié en plein et pour moitié sous serres. « Démarrée fin mars sous abris, la récolte a été marquée par des épisodes pluvieux. Toutefois, les calibres et la qualité sanitaire se montrent satisfaisants », a précisé Jérôme Jausseran, président de Force Sud et responsable communication de l’AIM. Enfin, dans la région de Kenitra, les surfaces de Charentais jaune précoce restent stables autour de 120 ha.
    • En Espagne, la baisse se poursuit pour la quatrième année consécutive, avec une division par deux des surfaces depuis 2021. Au total 2 350 ha sont prévus (-400 ha par rapport à 2024). En Murcie-Alicante, région orientée sur le Charentais jaune pour le marché français, les surfaces devraient plafonner à 1 700 ha, soit -300 ha, en lien avec le coût des intrants, la pression foncière et les restrictions d’accès à l’eau. Les professionnels attendent peu de volumes de cette origine disponible avant fin mai.  « L’érosion récurrente des melons en Espagne interroge car le melon a pourtant sa place en rayon dès le mois de mai », a souligné Myriam Martineau, présidente de l’AIM.
    • En France, les surfaces passent à 10 240 ha (-410 ha). Le Sud-Est reste stable à 5 700 ha, malgré quelques perturbations liées à la pluviométrie en mars. Le Sud-Ouest recule à 2 070 ha (-230 ha) et le Centre-Ouest à 2 470 ha (-180 ha). Néanmoins, les plannings sont globalement tenus dans ces deux derniers bassins grâce à une météo plus clémente.
    • Du coté des melons bio, les surfaces restent stables, profitant du petit frémissement du marché.

    Si la consommation reste au rendez-vous (86 % d’acheteurs satisfaits), la volatilité des volumes rend la gestion des pics difficile. La pastèque, notamment la mini-pastèque (600 à 800 ha en France), gagne du terrain, grâce à une valorisation de l’origine France. L’AIM envisage une démarche de structuration autour de ce produit.

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