Pommes de terre de primeur : un bilan économique positif

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    La campagne des pommes de terre de primeur a démarré dans un contexte difficile, en pleine crise sanitaire. La fermeture des restaurants et des marchés a affecté l’écoulement de cette gamme de produits spécifiques. « Cependant, les efforts menés par les acteurs de la grande distribution et autres détaillants dans la mise en avant et la visibilité des pommes de terre de primeur a permis d’orienter l’acte d’achat et de gagner l’adhésion du consommateur », souligne Ali Karacoban, responsable des affaires économiques au CNIPT. La valorisation s’est faite notamment sur le caractère saisonnier du produit et sur son origine, nationale, régionale, voire locale. « La campagne a été globalement satisfaisante jusqu’à la troisième semaine de juillet », note-t-il. « Puis, à partir de cette date, le marché a été perturbé par une arrivée prématurée des offres émanant de bassins de primeur non historiques. Ce complément d’offres inattendues, générées par la précocité de certaines cultures, est venu désorganiser un marché jusque-là équilibré. Le consommateur, soumis à une multitude d’offres parfois hétérogènes et sans cohérence entre elles, s’est trouvé dérouté. » Cette situation a perduré jusqu’à la fin de la campagne des pommes de terre de primeurs qui se termine réglementairement au 15 août.

    Les prix sont restés à l’équilibre sur une bonne partie de la campagne, du producteur au consommateur. « Selon les évaluations des experts-produits du Giec (Groupement interprofessionnel d’expertise et contrôle), créé en 2019 afin de mutualiser les corps de contrôle du CNIPT et d’Interfel, le prix moyen au détail s’est établi à 2,84 €/kg, contre 2,94 €/kg la campagne précédente », indique Ali Karacoban. À partir de la mi-juillet, un déclin des prix a cependant été observé, en lien avec l’arrivée prématurée des offres issues des bassins français non historiques.

    Du côté des importations, avec seulement 12 454 t, elles affichent une baisse de 45 % sur la période de janvier à mai 2020. « Cette chute découle de deux facteurs : la préférence portée sur l’origine France dans les achats de produits de saison et la présence de quelques stocks de l’ancienne récolte de pomme de terre de conservation. » Ces pommes de terre de primeur importées proviennent majoritairement d’Israël (65 % du volume total) et du Maroc (11 %).