UVC : pas de solutions miracles, mais des pistes !

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    La première de #leswebinales s’est déroulée en ligne le 18 mars et a réuni 170 participants autour du sujet brûlant de la suppression des emballages plastiques.

    Difficile en une heure de temps de traiter l’ensemble des questions et d’envisager sereinement toutes les alternatives possibles qui se posent aux professionnels de la filière fruits et légumes, confrontés à la loi AGEC. C’est le pari qu’a osé végétable, sous son nouveau concept #leswebinales : l’objectif est de poser une question clé qui interpelle les acteurs de la filière, sous forme de webinaire, et d’essayer d’y apporter le maximum d’informations et de solutions, avec le concours d’experts du sujet.

    Vaste première question que ces « quelles UVC pour 2022 ? » Rappelons que la loi AGEC vise tout bonnement l’interdiction des plastiques et matières non recyclables dans les conditionnements (ou UVC) inférieurs à 1,5 kg du rayon fruits et légumes… et qu’elle s’appliquera dans moins d’un an. Enfin, pas tout à fait. Marc-Henri Blarel, consultant spécialiste du marketing des fruits et légumes, a détaillé en première partie les contours du décret à l’état de projet qui circule dans les mains des professionnels et qui retarde l’échéance pour un bon nombre de produits (une dizaine d’ici au 30 juin 2023, la majeure partie au 31 décembre 2024 et les plus sensibles au 30 juin 2026).

    Marc-Henri Blarel est spécialiste du marketing en fruits et légumes. © végétable

    Précisons également que cette loi ne concerne que les fruits et légumes bruts non transformés, et qu’à ce titre la fraîche découpe en est exemptée. « Pour l’instant ! » nuance Fabrice Peltier, l’autre expert de cette Webinale, consultant en design-packaging, qui souligne que la transformation sociétale est engagée sur le « sans plastique ». À ce titre, met-il en garde, « le plastique d’origine végétale, le plastique biosourcé, est tout de même du plastique, donc ce ne sera plus possible demain. La Loi va rattraper ces abus ». Il propose dès lors de « réfléchir en plusieurs étapes et plusieurs échéances », de prendre du recul puisque le train est en marche : 2030, interdiction de tout emballage non recyclable, et 2035, fin de l’emballage à usage unique lorsqu’il n’est pas nécessaire et indispensable. Pour les entreprises, il donc nécessaire « d’échelonner des plans d’investissement, les transitions, et c’est pour ça qu’il ne faut pas attendre », a-t-il martelé, quitte à déplaire à certains, confrontés à des problèmes de surcoûts, de stocks (volumes de stockage multipliés par 4 en moyenne, selon Marc-Henri Blarel au terme de son investigation de terrain) et de logistique.

    Cécile Praly, rédactrice en chef, a animé la Webinale. © végétable

    En deuxième partie, celui-ci a présenté son retour d’expérience de terrain – il a photographié plus de 400 échantillons avec de nouveaux emballages – et émis un avis pour chaque famille de produits passés à la loupe. Une des premières conclusions est que la famille pomme s’est emparée rapidement du sujet, rejointe rapidement par nombre d’autres catégories. Le bio (promesse environnementale) et les MDD (stratégie de différenciation des enseignes) ne sont pas en reste (voir le témoignage de deux enseignes page suivante). Enfin, Fabrice Peltier a livré quelques recommandations et solutions pour la filière, comme par exemple viser la semi-transparence pour certaines catégories de produits sensibles, avec l’idée de « juste emballage », en réfléchissant aux quatre grands cycles de la chaîne de valeur que sont : protéger le produit, le mettre en valeur, servir au consommateur, penser à la fin de vie de l’emballage. Précisons enfin que les réponses aux nombreuses questions des professionnels seront traitées dans nos colonnes ou sur la page web de végétable. Deux autres sessions de #leswebinales sont prévues en 2021. La prochaine aura lieu en juin, autour d’une thématique et d’une date dévoilées prochainement.

    La Webinale est disponible ici en replay, ainsi que les présentations détaillées.

    Laurent Deschizeaux et Bastien Zanchetti ont assuré l’accueil technique. © végétable