Journée spéciale pour la pomme de terre

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    Il a fallu attendre 8 000 ans pour que la pomme de terre ait officiellement sa journée internationale, dont la 1re édition a été célébrée hier au ministère de l’Agriculture.

    Christophe Gauchet, vice-président de Semae, l’interprofession des semences et plants ; Arnaud Delacour, président du GIPT ; Joanny Dussurgey, président du CNIPT, au micro ; Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, Agnès Panier-Runacher, ministre déléguée ; Florence Rossillion, directrice du CNIPT. © végétable

    « Je suis particulièrement heureux d’accueillir les personnalités qui nous ont fait l’honneur de répondre positivement à l’invitation de la filière française. Ce lieu magnifique, qui est le ministère de l’Agriculture, regorge de trésors, dont une statue d’Antoine Parmentier. Nous sommes réunis aujourd’hui pour honorer la pomme de terre, humble tubercule devenu l’incontournable de notre alimentation », a déclaré Joanny Dussurgey, président du CNIPT, lors de la première journée internationale de la pomme de terre, célébrée à travers le monde et notamment en France.

    Considérée comme « fleur de l’ancienne civilisation Inca » il y a 8 000 ans, originaire du Pérou, la pomme de terre est l’aliment de base partout sur la planète, cultivée dans 159 pays, troisième aliment le plus consommé au monde… à tel point qu’elle frôle la banalisation. Pourtant, ses atouts nutritionnels – elle est le féculent qui contient le plus de vitamines – rapportés à la façon de la produire, garante d’une bonne utilisation des ressources naturelles, « est un ratio qui n’existe dans aucune autre filière. Nous devons donc inciter les pays à produire plus de pommes de terre ! », a invité Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. À condition d’avoir une filière forte.

    « Cette journée marque la reconnaissance de l’importance de cette culture, de son intérêt nutritionnel, économique, agronomique, avec plus de 5 000 variétés existantes… Il y a quatre ans, lorsque j’étais au ministère de l’Industrie, on disait qu’il était scandaleux de produire des pommes de terre sans avoir l’industrie pour les fournir en quantité suffisante. Aujourd’hui, nous avons travaillé à mettre en place trois nouvelles usines dans les Hauts-de-France et on nous dit qu’il va falloir produire plus de pommes de terre pour pouvoir alimenter ces usines ! Ce sont des défis de développement et de croissance. Et je suis très fière d’avoir un groupe canadien, par exemple, Mc Cain, qui investit 350 M€ dans la transformation de la pomme de terre en France sur ces trois sites », s’est félicitée Agnès Panier-Runacher, ministre déléguée à l’Agriculture. Un prochain rendez-vous est donné au championnat du monde de la frite à Arras, en septembre. « Je goûterai vos frites pour vérifier qu’elles sont à la hauteur, mais je rappelle qu’une vraie bonne frite, c’est à la graisse de bœuf ! », s’est amusé la ministre déléguée.

    « La pomme de terre est bien plus qu’un simple légume. Elle est le symbole de l’ingéniosité humaine, de notre capacité à nous adapter pour nourrir une population croissante et exigeante », a conclu Joanny Dussurgey.

    Ce sont précisément ces raisons pour laquelle l’ONU a proclamé cette journée spéciale, destinée à être renouvelée chaque année, sur demande de la FAO (l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture) et sous l’impulsion du CIP (Centre international de la pomme de terre). 250 participants, dont 17 délégations étrangères, parmi lesquelles certaines venues de loin comme les États-Unis, se sont donc réunis lors de ce moment avant tout festif et convivial à Paris, mais également à travers des animations partout en France. Nul n’a manqué à l’appel, entre fournisseurs de plants, producteurs, conditionneurs, courtiers, distributeurs, artisans primeurs… et l’écosystème au service de cette filière. Un seul mot d’ordre : célébrer le produit et affirmer la place centrale de la pomme de terre dans la gastronomie, cuisinée sous toutes ses formes pour l’occasion. La météo ayant été capricieuse ce jour-là, la filière repassera vérifier si les ministres Fesneau et Panier-Runacher ont bien planté leurs pommes de terre dans le potager du ministère… ce qu’ils ont promis.