Forum Open Agrifood : c’est quoi une bonne alimentation ? 

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    Le Forum Open Agrifood, a réuni à Orléans, le 26 novembre, industriels, agriculteurs, scientifiques, experts, citoyens et de nombreux étudiants autour d’un format nouveau, rythmé par dix controverses.

    © végétable

    « L’Open Agrifood peut se targuer de rassembler tout le monde, y compris d’avis divergents dans une même salle, et ne mettre aucun sujet sous le tapis, en toute transparence et sans caricature », a souligné son président, Emmanuel Vasseneix. En tribune, les invités se sont succédé pour répondre à la question « C’est quoi une bonne alimentation ? ».

    Une alimentation qui préserve la santé, accessible à tous, qui met en avant le goût… mais aussi une alimentation sans emballage bon marché ? qui intègre tous les modèles d’agriculture ? sans eau ? recommandée par le Nutri-Score ?

    Tous les intervenants ont également insisté sur le rôle crucial de l’éducation à l’alimentation. « On pourra mettre sur les emballages tous les logos et toutes les normes, cela ne remplacera pas l’éduction alimentaire, dès 8 ans, qui est indispensable d’autant plus que la transmission familiale se perd », a rappelé Jean-François Loiseau, président d’Axereal et président de l’Ania.

    Faire vivre une filière globale 

    « Il ne faut pas s’enfermer dans des injonctions qui peuvent être culpabilisantes, oublier que manger doit aussi être un plaisir. » Quant à la question du coût d’une bonne alimentation, « le juste prix est celui d’une alimentation de qualité qui permet de faire vivre une filière globale ». Face à la difficulté de trouver des compromis, Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’Économie et entrepreneur, a conclu que « le problème est que le débat en France est dogmatique, reflétant la fracture de la représentation syndicale ».

    « Le modèle exportatif peut cohabiter avec une agriculture vivrière paysanne, mais il faudrait aligner les politiques publiques et les enjeux du secteur privé, aligner les consommateurs et les producteurs. » Selon ses calculs, en investissant 7 milliards d’euros dans les produits les plus consommés, mais aussi les plus importés (huile, pâtes, chips, frites…), on pourrait retrouver l’équilibre de la balance commerciale et relocaliser la valeur ajoutée, tout en contribuant à la souveraineté du pays.

    « Plutôt que de pointer du doigt les dérives supposées de l’agriculture ou de l’industrie, le consommateur a aussi un rôle à jouer et du pouvoir avec sa carte bleue », a ajouté Emmanuel Vasseneix.