Campagne difficile pour l’artichaut catalan

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    Les premiers artichauts français de la campagne sont arrivés du Roussillon début mars (deux mois avant les artichauts bretons dans des volumes plus conséquents). Les Pyrénées-Orientales comptent 600 ha d’artichauts, avec un potentiel de production de 7 000 tonnes. Cette espèce apprécie l’hygrométrie élevée et les températures clémentes de la plaine du Roussillon, mais aussi son sol très riche qui permet un bon développement de la plante.

    C’est ce sol particulier, mais aussi le savoir-faire nécessaire pour prélever les œilletons qui a permis à l’artichaut du Roussillon d’obtenir une IGP en 2015. Actuellement cinq variétés peuvent être cultivées sur 70 hectares de cette IGP : Macau, variété endémique, mais aussi Calicot, Pop vert, Salambo et le Petit violet.

    Alors que la campagne est déjà bien avancée, Ludovic Combacal, président du Syndicat de l’artichaut du Roussillon et producteur à Torreilles sur 35 ha, dont 17 ha en artichaut ne cache pas son inquiétude. Il y a eu, pour commencer, les intempéries : « En janvier et février, nos artichauts ont subi des coups de gel majeurs, alors que les capitules étaient déjà bien formés, ce qui a engendré beaucoup de refus, car l’aspect n’était pas conforme avec des marques marron liées au gel. Nous déplorons jusqu’à 50 % de perte sur les variétés non IGP, pour des raisons de qualité visuelle. Les artichauts qui n’ont pas le look parfait ont dû être vendus en second choix. » Après ce gel, c’est un épisode de grêle fin avril qui a touché de façon hétérogène certaines parcelles et provoqué des dégâts sur les feuilles, risquant d’impacter le potentiel de croissance des plantes sur la fin de la campagne.

    © végétable

    Et malheureusement, les intempéries ne sont pas seules responsables de la crise : l’envolée des prix et la consommation en berne rendent la situation commerciale plus compliquée. « Nous avons une culture très spécifique, pour laquelle nous avons déjà fait beaucoup d’effort, notamment pour réduire les traitements, puisque nous avons diminué l’IFT de 70 % en dix ans. L’IGP tire vers le haut notre bassin de production, mais la filière souffre de son manque d’organisation. C’est un frein qui nous empêche d’être représentatif sur le marché français, faute de segmentation claire et de volumes suffisants en IGP. »

    © végétable