Le Graal

    0
    1318
    ©Photo Xdr

    On croit souvent enfin le tenir mais, comme l’espadon du vieux pêcheur d’Ernie, la MILF esseulée de fin de bodega ou les finales pour Clermont (exception cette année et un immense RESPECT pour les grognards de Roro), il finit toujours par nous échapper. On s’en approche parfois avec certaines répliques peroxydées des cagoles au cht’is, avec une “blague” d’Hanouna au grand niais de Kent qui lui sert de souffre-douleur (normal de vouloir rabaisser un beau gosse quand on est petit, gros, avec une tête de chameau cocaïnomane et les yeux de Bart Simpson qui a vu un donut), avec les logorrhées agressivo-incohérentes d’un alcoolo qui n’a pas encore ingurgité sa dose quotidienne de mauvais vin, avec certains commentaires beauf fascisant du 13H de JPP, mais toujours il nous échappe.
    Et puis là, tout à coup, alors qu’on n’y croyait plus, il est là, devant moi. Et là, c’est jackpot, extra balle et partie gratuite, la noire en 3 bandes, gamelle et sans commerce en plus (pour les minots qui sont nés avec le mobile greffé, je parle du bon temps ou on socialisait — avec des mots — dans les cafés avec flipper, billard et baby foot, plutôt que d’envoyer des WhatsApp a son voisin de table).

    Place de la Rotonde à Aix dimanche matin.

    Regroupés en cercle près de leurs breaks bavarois garés en triple file (je travaille moi Monsieur !), ils sont une petite dizaine de chauffeurs de taxi. C’est incroyable comme ils peuvent tous se ressembler. Bien loin du style de Monsieur Uber. Que des Patrick Bosso avec quelque 5 centimètres de bide en plus par tranche de 3 ans d’âge supplémentaire. Chauves, avec l’inévitable compensation barbue, les lunettes noires sur le dessus du crâne luisant, en baskets, portable et cigarette à la main gauche, gourmette et porte-clés à la main droite. Le couplet tous des pourris/qui c’est qui me la paye la licence du tacot ?, les résultats de l’OEMEU et de TOULONG, avec la reluque salace aux Perette légères et court vêtues qui remonte le Cours, en se grattant la gauche du bout de la clé et en gloussant. Pas méchants, mais alors plus lourds qu’un riff de Toni Iommi. Qu’elle se rassure, même après son débat cataclysmique et les errements sur les dossiers importants, Marine a encore de l’avenir et un réservoir de voies aussi profond que celui du coffre de leurs berlines… Je te dis pas que c’est pas injuste, je te dis que ça soulage !