Un certificat de qualification professionnelle en arboriculture

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    Un « CQP arbo » est officiellement lancé dans le département de la Drôme, où les entreprises arboricoles sont affectées par la pénurie de salariés.

    Après le temps de la complexité administrative liée, entre autres, au millefeuille des circuits de financements, place enfin à un nouveau certificat de qualification professionnelle en arboriculture. Intitulé « salarié qualifié en production arboricole », décerné à des apprentis en mix alternance/entreprise, ce certificat a pour objectif premier de donner une reconnaissance au métier de salarié en exploitation arboricole et de tenter de susciter des vocations dans une filière où il en manque cruellement.

    « Nous sommes partis d’un double constat : il y a, d’une part, de plus en plus de travail dans nos exploitations avec les transitions agroécologiques ou climatiques et, d’autre part, un besoin de montée en compétences. Différents moyens peuvent résoudre le problème et un parcours qualifiant peut être une des réponses », résume Régis Aubenas, arboriculteur dans la Drôme et impliqué à divers niveaux de responsabilité dans la filière locale et régionale. « Le CQP arbo est une modeste promotion sociale, mais on ne part de rien dans la Drôme, alors que c’est le premier département employeur de main d’œuvre en cultures spécialisées », rappelle Rémy Merlot, chargé de mission emploi à la Chambre d’agriculture de la Drôme en partenariat avec l’Anefa.

    Toutes les parties prenantes impliquées (entreprises arboricoles, chambre d’agriculture, Anefa, CFPPA du Valentin, Ocapiat sur les aspects de financement) espèrent accueillir une première promotion en alternance entre le 15 décembre 2021 et le 1er février 2022. « Il va falloir aussi mobiliser les entreprises, c’est-à-dire les employeurs. Il y a un gros challenge à relever », précise Régis Aubenas. La formation est conçue sur 210 heures, alliant des modules obligatoires (taille des arbres, conduite du verger et de la récolte…) et des modules au choix selon le souhait de spécialisation des candidats (animations d’équipe, machinisme, produire en AB…). Une période de stage et d’évaluation des compétences finales permet de clore la formation et d’accéder à la certification. « Nous aimerions qu’il y ait une quinzaine de personnes minimum par an qui rentrent dans ce dispositif, pour être amenées au métier. La plus grande difficulté pour nous est d’avoir les candidats. Ce n’est un problème ni de financement, ni de formateurs, ni de rémunération ! Mais d’attirer les gens : où sont-ils, comment les détecter, et surtout comment les fidéliser ? » questionne Régis Aubenas. Et de rajouter : « L’enjeu n° 1, l’enjeu n°2, l’enjeu n°3 de nos entreprises, c’est la main d’œuvre. La transition agroécologique ou climatique vient après. Elle ne pourra se faire faute de personnel ! »

    Le CQP arbo a été présenté lors du salon Tech & Bio du 21 au 23 septembre dernier. De gauche à droite : Aurélie Souchon (Ocapiat), Florence Fabre (CFPPA du Valentin), Rémy Merlot (Chambre d’agriculture 26) et Régis Aubenas (arboriculteur). © végétable