L’AIM (Association interprofessionnelle du melon) et l’AOP Pêches et Abricots de France ont organisé une journée dédiée à leur filière, suivie d’une soirée de débat sur des problématiques communes.
Le lancement de campagne a réuni, fin avril, plus de 180 personnes, producteurs et acheteurs réunis autour des filières melon, abricot et pêche- nectarine, et dans l’objectif de renforcer les liens entre amont et aval.
Une journée dans les parcelles
La matinée a démarré dans les locaux de Force Sud, à Saint-Thibéry (Hérault). Les acheteurs d’enseignes de la distribution et des grossistes étaient conviés. Au Domaine de la Tour de Valerneau (SCEA Sainte-Croix, famille Ricôme/Guénin), la visite de l’exploitation a eu lieu, ainsi que des ateliers sur les conditions de production, par Mohand Guénin et Guillaume Duez, producteurs, et les pratiques en faveur de la biodiversité par Christophe Garcin, responsable qualité et technique pour Force Sud.
Les étapes de conditionnement et les critères de qualité du melon ont été présentés à la station. Dans l’après-midi, le rendez-vous était donné à Torreilles (Pyrénées-Orientales), à l’exploitation de Paul Avillach (Les Fruits du Canigou). Aux côtés de Jean-Philippe Banc, producteur dans l’Ardèche, il a expliqué la conduite des pêchers et abricotiers, leurs spécificités, les enjeux économiques en production. Les visiteurs qui le souhaitaient ont pu mettre en pratique par eux-mêmes l’éclaircissage.
Julien Escande (Théza Fruits) et Muriel Millan (AOP Pêches et Abricots de France) ont, quant à eux, présenté la démarche Vergers écoresponsables, les nouvelles méthodes de protection du verger contre les maladies et ravageurs, et les évolutions variétales. Enfin, David Massot (Les Fruits du Roussillon), Alexandre Morin (Savajols) et Samuel Alteirac (SAS Estagel) ont proposé un atelier sur la défense des vergers face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents, avec un focus sur leur bassin de production, à savoir les Pyrénées-Orientales, la Vallée du Rhône et la région de Nîmes.
Une soirée de débat
La rencontre s’est poursuivie au Palais des Congrès de Perpignan, pour une soirée de débat entre représentants de la production et des différentes enseignes en présence. Les deux interprofessions ont donné leurs perspectives pour 2025, en insistant sur le coût de revient et le pilotage de la saison. Les coûts de revient ont été estimés à 2 €/kg pour la pêche et 2,20 €/kg pour l’abricot, un indicateur important pour les fruits à noyau, mais non exploitable pour la filière melon puisque les fruits sont vendus à la pièce.
L’AOP a rappelé l’importance de planifier les actions promotionnelles au bon moment pour éviter l’accumulation de stocks et limiter la baisse des prix. En fruits à noyau, l’AOP a accès aux inventaires vergers de ses adhérents ce qui permet d’obtenir un prévisionnel de récolte hebdomadaire au plus près de la réalité, et repérer les pics de production sans mise en avant commerciale.
« Ces données sont la clé de succès de la campagne », selon Nathalie Bonnet, vice-présidente de l’AOP. L’association va, par exemple, mettre en place la quinzaine de l’abricot fin juin pour dynamiser les ventes sur cette période en suroffre. La question des partenariats entre producteurs et distributeurs a également été abordée pour pérenniser la production et développer la demande. Un premier accord a été signé entre Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, et l’AOP, au Salon de l’agriculture, et un autre avec le groupement Mousquetaires le 27 mai.
Pour le melon, très souvent en crise conjoncturelle, la situation est différente. « On connaît les prévisions de récolte cinq semaines à l’avance et on estime le calibre seulement deux-trois semaines à l’avance », note Jérôme Jausseran, vice-président de l’AIM. « Nous avons besoin de mises en avant beaucoup plus réactives. » Le vice-président a cependant rappelé que le melon est le produit le plus promotionné des fruits et légumes sur sa période de commercialisation et a lancé un appel contre la « guerre des prix » des enseignes sur ce produit : « Le melon à 99 centimes est destructeur de valeur pour la production et pour le distributeur. » La soirée de débat s’est toutefois clôturée dans une ambiance festive sur le roof top du Palais.