Sortir des énergies fossiles

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    Les Maraîchers nantais ont souhaité mettre en avant leurs avancées concrètes sur la trajectoire de décarbonation des serres, tout en rappelant leur rôle dans l’approvisionnement local en électricité.

    © végétable

    Environ 200 participants, producteurs et représentants politiques, ont assisté à l’événement coorganisé le 11 avril par la Fédération des maraîchers nantais et le groupe Eiffage Énergie Systèmes, sur l’exploitation du groupe Olivier, à Saint-Julien-de-Concelles (44), représentant 18,5 ha de serres verres chauffées en production de tomates et de concombres, équipés de six centrales de cogénération. Cyril Pogu, coprésident de Légumes de France, a profité de l’occasion pour relayer les annonces faites la veille par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau : « Un plan pluriannuel de 30 millions d’euros pour la rénovation et la construction de serres chauffées économes en énergie et dans un objectif de décarbonation, qui s’ajoute à notre feuille de route. »

    Jean-Luc Fugit, président du CSE (Conseil supérieur de l’énergie), député du Rhône, et chimiste de formation, a expliqué qu’il préconisait le terme « défossilisation » plutôt que « décarbonation », rappelant que « l’objectif du gouvernement dans le cadre de la transition écologique n’est pas le zéro carbone, mais bien la sortie des énergies fossiles au profit d’un mix énergétique, associant énergies renouvelables et énergie nucléaire ».

    Une production décentralisée

    Louis Vinet, président de la commission énergie de la Fédération des maraîchers nantais, a noté que « l’agriculture est désormais représentée au CSE par François Beaupère, président de la Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire, ce qui contribuera à resserrer les liens avec la production maraîchère ».  Car les serristes nantais produisent aujourd’hui l’équivalent en besoin énergétique de près de 300 000 habitants. Forts de leurs 49 moteurs de cogénérations, « ils soutiennent le réseau électrique pour une production décentralisée et mobilisable rapidement ».

    Au-delà de la réduction des consommations d’énergie, les maraîchers étudient de nouvelles technologies comme la géothermie de surface, les chaudières CSR ou les chaudières « bas carbone ». Différents ateliers ont permis de rappeler le fonctionnement d’une serre chauffée, de la cogénération et de la récupération du CO2 pour les cultures, mais aussi de présenter des alternatives innovantes telles que la production et de la consommation d’hydrogène ou la pyrogazéification*.

    Christophe Serpeau, directeur développement de Gazotech, présente le démonstrateur de pyrogazéification installé sur l’exploitation du groupe Olivier. © végétable

    * La pyrogazéification permet de valoriser des résidus et déchets solides pour produire de la chaleur et/ou de l’électricité ou un gaz de synthèse injectable dans les réseaux de gaz existants. Gazotech, une société d’ingénierie basée à Nantes, propose des solutions de production de gaz renouvelable par pyrogazéification de biomasse sèche résiduelle.