Pomme de terre bio : un marché de niche

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    La croissance du marché bio a été vive au premier trimestre 2020. Mais la pomme de terre bio représente moins de 4 % des volumes achetés par les Français, sur l’année.

    En 2020, les conditions de culture des pommes de terre biologiques ont été marquées par un printemps doux, suivi d’un été sec et de périodes humides en fin de saison. Les pucerons ont été nombreux, mais le mildiou, principal ennemi de cette production, s’est, lui, montré discret. La récolte a donc pu s’élever au maximum à 67 200 t, selon l’estimation AND-CNIPT du marché de la pomme de terre sous contrat, commercialisée en circuit long, soit 22 % de plus que l’an dernier. 78,5 % de ces volumes sont destinés au marché du frais et 21 % à celui de l’industrie pour la production de chips, frites surgelées, flocons, etc. La part industrie progresse fortement puisqu’elle n’était que de 7 % en 2015-2016.

    La pomme de terre biologique reste toutefois un marché de niche dont le poids est limité sur le marché global de la pomme de terre. Elle représente en France moins de 2 % des surfaces totales en pommes de terre de conservation et moins de 4 % des volumes récoltés destinés au marché du frais (France et export). Elle couvre en outre moins de 4 % des volumes achetés par les ménages sur le total des pommes de terre fraîches vendues, pour moins de 6 % en valeur, selon le panel Kantar.

    La filière biologique française, toutes cultures confondues, reste dynamique. Le nombre d’exploitations certifiées continue de progresser, atteignant 47 196 en 2019, soit une hausse de 13,4 % par rapport à 2018. En conséquence, les surfaces en bio et en conversion atteignent 2,24 Mha en 2019, soit une hausse de 13 %. Les surfaces cultivées en bio pèsent ainsi pour 8,5 % de la surface agricole utile française, d’après les données de l’Agence Bio.

    Le chiffre d’affaires de l’ensemble du marché des produits bio a progressé de 13,4 % et atteint 11,3 Md€ en 2019 (source : Agence Bio/AND-International). Le marché des fruits et légumes biologiques a, quant à lui, grimpé de 10 % en valeur en 2019 par rapport à l’année précédente pour atteindre 1,9 Md€.

    « Selon certains observateurs et les indications recueillies pour l’année 2020, la croissance du marché bio a été vive au premier trimestre, plus rapide que durant l’automne 2019 », note Ali Karacoban, responsable des affaires économiques au CNIPT. « Elle s’est ralentie au deuxième trimestre et son rythme a encore baissé au troisième. Une estimation de progression du marché sur les neuf premiers mois aboutit à un développement légèrement en deçà de la croissance 2018-2019. Dans le secteur des fruits et légumes bio, la consommation aurait poursuivi sa progression de manière marquée sur le premier semestre, sous l’impulsion du confinement qui a dynamisé les achats des ménages. La GMS et les circuits spécialisés, en particulier, auraient enregistré une hausse des ventes, tous fruits et légumes bio confondus. Ce rythme se serait néanmoins ralenti au troisième trimestre. »