Plus de dégâts climatiques, moins d’emballages plastiques

    0
    101

    L’Areflh a rassemblé représentants des institutions européennes et acteurs du secteur des fruits et légumes à Bruxelles.

    emballages
    © DR

    La mission de l’Areflh (Assemblée des régions européennes fruitières, légumières et horticoles) est de défendre les intérêts économiques et sociaux du secteur des fruits et légumes en Europe. Le 6 novembre 2024 a eu lieu à Bruxelles la première édition de son Annual forum. Les intervenants de cette conférence, représentants de la Commission européenne, de régions productrices et d’organisations de producteurs européens, ont échangés sur certains enjeux majeurs auxquels fait face le secteur des fruits et légumes.

    L’Union européenne, qui a produit 42 millions de tonnes de fruits et 55 millions de tonnes de légumes en 2023, 104 millions en comptant la pomme de terre, voit ses volumes diminuer, de manière plus nette pour les fruits depuis 2019, où l’on en produisait 46,5 millions de tonnes, tandis que les volumes mondiaux sont en augmentation constante avec la montée en puissance de la Chine et de l’Inde.

    En cause, les défis climatiques dont l’intensité augmente, comme les inondations en Émilie-Romagne et plus récemment en Espagne, ou les vagues de froid dans les pays de l’Est. Les orateurs ont souligné l’importance de soutenir financièrement le secteur des fruits et légumes vis-à-vis de ces dégâts climatiques, pour apporter de la résilience aux producteurs.

    Les impacts de la loi Agec

    Autre problématique débattue : le Parlement européen a voté, le 24 avril, en faveur du règlement européen sur les emballages PPWR. Il interdit les emballages plastiques à usage unique dans toute l’UE à partir de 2030, notamment pour les fruits et légumes frais non transformés. Un règlement qui impacte considérablement le secteur, alors qu’il n’est responsable que de 1,5 % des déchets d’emballages plastiques alimentaires, a rapporté Luc Vanoirbeek, secrétaire général de la Fédération des coopératives horticoles de Belgique (ou VBT). Jean-Luc Parou, vice-président de l’Idfel Val de Loire et représentant de l’organisation de producteurs de condiments Ferme des Arches a témoigné sur les impacts de la loi Agec votée en France en 2020, qui demande de bannir le plastique dans les emballages de produits frais de moins de 1,5 kg, sauf dérogation.

    Le rayon des condiments, fortement segmenté, avec 35 références de produits en moyenne, est pleinement concerné par les conséquences de cette loi : « 85 % de nos unités de commercialisation ont été touchées par cette loi et 65 % de nos volumes. Le coût du filet est passé de 11 à 22 centimes par kilo. Le prix de l’emballage concernait 10 % de la valeur de prix de vente à la grande distribution française : aujourd’hui, c’est 26 %. » Une augmentation des coûts des produits qui ne va pas dans le sens de la consommation des fruits et légumes, déjà ralentie par le moindre pouvoir d’achat des consommateurs en période d’inflation.