Alerte sur le partage de la valeur

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    L’Adepale, l’Unilet et la Feef* s’inquiètent que les PME alimentaires soient « prises en étau » entre des « coûts agricoles non négociables » et des « baisses de tarifs systématiquement imposées par la grande distribution ».

    Il ne faut pas moins de trois fédérations représentant les industriels et entreprises de l’alimentaire pour évoquer peu ou prou le même sujet de la formation des prix et du partage de la valeur dans les filières, avec des nuances propres à chacune (filières ou types d’entreprises représentées).  Ainsi de la Feef* qui, loin de remettre en cause la loi Egalim 2 qui vise à mieux « protéger le revenu des agriculteurs », souhaite qu’elle soit « complétée pour rendre aux transformateurs PME le respect de leur tarif. Soit un prix rémunérateur pour tous ! » La Feef a lancé un appel officiel, qui avait déjà recueilli la signature de 139 dirigeants au 14 juin. « Le prix rémunérateur pour tous permettra aux PME alimentaires de répercuter à la grande distribution les coûts agricoles ainsi que les coûts liés à la transformation pour créer de la valeur et mieux la répartir », explique Dominique Amirault, son président.

    La posture était également sur la défensive en ce 24 juin entre les représentants de l’Adepale* et de l’Unilet*, qui ont émis quatre propositions pour faire évoluer la loi Besson-Moreau. Celle-ci est « une mauvaise réponse à un vrai problème, parce qu’elle ne prend pas en compte les spécificités des enjeux des PME alimentaires françaises », a tonné Jérôme Foucault, le président de l’Adepale. Parmi les arguments, le souhait de prendre en compte, dans la formation du prix, les investissements des entreprises et des exploitations agricoles dans la RSE et la transition agroécologique, et de permettre aux transformateurs de répercuter les hausses et baisses des coûts des matières premières agricoles dans leurs prix de vente. Olivier Morel, président de l’Unilet, a rappelé quelques chiffres clés : un tiers des hectares de légumes en France sont destinés à la transformation. La France est le premier fabricant de conserves en Europe. 40 % des producteurs de cette filière sont certifiées HVE. « Il manque un maillon, c’est cette création de valeur ajoutée. Si la spirale de la guerre des prix à la consommation continue, on va perdre des producteurs », a-t-il exprimé, études et panels à l’appui.

    *Adepale : Association des entreprises de produits alimentaires élaborés ; Unilet : Interprofession des légumes en conserve et surgelés ; Feef : Fédération des entreprises et entrepreneurs de France.

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