Le nouveau label Marché durable a été dévoilé au salon Fruit Attraction à Madrid. Un référentiel pensé pour accompagner les grossistes et renforcer leur visibilité face aux enjeux RSE.

À l’occasion du salon Fruit Attraction à Madrid, Stéphane Layani, président du Marché de Rungis, a présenté le label Marché Durable Celui-ci label avait été officiellement lancé à Rungis le 18 septembre, sous l’égide du ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche. Cette fois-ci, au cœur de l’écosystème européen des fruits et légumes, aux côtés de Stéphane Gori et Gilles Bertrand, sur le stand de l’Actium Grand marché de Provence, Stéphane Layani a réuni grossistes, producteurs et partenaires pour annoncer cette nouvelle démarche.
« J’attache beaucoup d’importance à ce qu’il y ait un maximum d’entreprises qui s’engagent dans ce label, ouvert et accessible à tous », a déclaré Stéphane Layani. Conçu à l’initiative du Marché de Rungis, en coconstruction avec des opérateurs de Rungis, la FMGF (Fédération des marchés de gros de France) et Afnor certification, « ce label RSE constitue pour la première fois un référentiel spécialement dédié au secteur des marchés de gros », a souligné Frédérique Wagon, directrice exécutive de l’engagement et secrétaire générale de la FMGF, qui porte et coordonne ce projet. Fruit de deux années de travail collectif, il s’inscrit dans la stratégie RSE de la filière.
L’objectif est clair : 120 entreprises certifiées d’ici fin 2026. 19 structures sont déjà labellisées – dont 15 à Rungis et 4 à Lyon-Corbas – et 20 autres sont en cours de l’être. Le label se déploie sur l’ensemble des marchés de gros, avec un minimum de quatre entreprises engagées par site. « Notre label a, par ailleurs, vocation à se déployer dans notre écosystème en s’adaptant à d’autres secteurs d’activité tels que les marchés de plein vent, les restaurateurs, les primeurs », a-t-elle précisé.
Une démarche progressive et accessible
Destiné à toutes les tailles d’entreprises, le label a été « conçu pour embarquer un maximum d’opérateurs, quel que soit leur degré de maturité, et accompagner leur progression ». Onze opérateurs pilotes, parmi lesquels Banagrumes, Desmettre Bio, Georges Helfer, Butet et Miles Import, ont participé à son élaboration. Pour les acteurs, l’intérêt réside dans la visibilité collective. « Plus le nombre d’entreprises certifiées va progresser, plus le label prendra de la valeur. »
Le dispositif répond aux demandes croissantes des clients en matière de RSE et permet d’anticiper l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation CSRD*. Autre avantage de taille, celui de l’attractivité RH. « Cette labellisation contribue également à améliorer la marque employeur », a observé Alix Franco, chef de projet RSE à la Semmaris, soulignant que le label pouvait contribuer à séduire les jeunes talents.
Un référentiel structuré
Le référentiel s’articule autour de 11 engagements liés aux trois piliers de la RSE : gouvernance, social et environnement. Le processus débute par un autodiagnostic en ligne, « avec une quarantaine de questions, qui permettent de valoriser les bonnes pratiques RSE déjà en place, dans une optique d’amélioration continue ». Il se poursuit par une demi-journée d’audit, à l’issue duquel des recommandations sont formulées. Trois niveaux de certification peuvent être obtenus : en progression, confirmé et exemplaire.
Un audit de renouvellement est ensuite prévu tous les trois ans. Au-delà de ces aspects techniques, la démarche vise à donner de la hauteur aux entreprises. « Elle permet de prendre du recul dans son quotidien pour considérer les enjeux à court, moyen et long terme et d’aligner la stratégie de l’entreprise de façon plus transversale pour gagner en performance », a constaté Alix Franco. « Après la certification Fel’Partenariat qui nous a permis de structurer nos entreprises, ce label Marché durable nous invite à structurer nos esprits », a ajouté Christian Berthe, président du Marché de gros Lyon-Corbas.
* La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) vise à mieux encadrer les rapports extrafinanciers des entreprises.











