Lidl s’engage pour le remplacement sur les exploitations

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    Dans le cadre du Salon international de l’agriculture, Lidl a organisé une table ronde sur l’espace Sia’pro et évoqué le service de remplacement comme levier pour contribuer au défi des nouvelles générations d’agriculteurs, dans un objectif de souveraineté.

    Sia'pro
    Michel Biero, président de Lidl France, à droite, a mis en avant le service de remplacement. © végétable

    Le 26 janvier à Paris, le Sia’pro a réuni autour de la table un panel d’experts et des représentants du monde agricole. Chacun a fait part des difficultés structurelles mettant en danger notre souveraineté alimentaire et des attentes des futurs agriculteurs, et suggéré des leviers pour développer l’attractivité des métiers agricoles. Faut-il rappeler le contexte démographique, désormais bien connu : le nombre d’agriculteurs français en activité baisse continuellement de 1,5 à 2 % par an et, d’ici 2030, la moitié d’entre eux partira en retraite.

    « Notre souveraineté alimentaire dépend donc intrinsèquement du renouvellement des générations sur les exploitations françaises », a rappelé Joachim Le Floch-Imad, directeur de la fondation Res Publica. Et ce sujet de souveraineté alimentaire devient européen, « les chiffres sont tout aussi alarmants chez nos voisins », a pointé Jérémy Decercle, député européen et éleveur, « d’où la nécessité au niveau européen d’engager des moyens techniques, financiers et humains pour accompagner les installations et la transmission. Profitons de la crise actuelle pour remettre en avant les sujets prioritaires ».

    La distribution s’intéresse désormais aussi à cette problématique. « Les habitudes de consommation ont évolué. Les Français veulent manger français. Mais si on le veut encore demain, il faut assurer le renouvellement des générations. Les agriculteurs ont besoin de revenu, plutôt que d’aide, pour vivre décemment et dignement de leur métier et c’est de cette manière qu’on arrivera plus facilement à attirer les jeunes », a insisté Michel Biero, président de Lidl France.

    Attirer de jeunes agriculteurs

    « La première aspiration des futurs jeunes agriculteurs est le revenu, comme pour les jeunes actifs en général », a souligné Matthieu Maucort, délégué interministériel à la Jeunesse. « La deuxième demande est l’équilibre vie pro-vie perso, comme tout un chacun. » C’est le rôle du service de remplacement agricole, mais nombreux sont les exploitants encore réticents à laisser les clés de leur ferme.

    Le service de remplacement, créé il y a plus de cinquante ans, a pour vocation d’assurer un relais sur l’exploitation en cas de maladie, d’accident, de naissance, pour une formation ou des congés, et s’adresse à toutes les filières de production. Lidl est partenaire de ce service et, grâce au prélèvement de quelques centimes sur les produits de sa gamme « Saveurs de nos régions », contribue à faire remplacer 3 000 agriculteurs avec une prise en charge totale du prix de la journée (170 €).

    Recruter des agents de remplacement

    Pour autant, la question du recrutement des agents de service de remplacement reste une problématique. Le délégué interministériel a suggéré de mettre en place une obligation de service pendant les études, au même titre que les médecins, via un système similaire à l’internat en fin de formation agricole.

    « L’engagement des jeunes diplômés sur le service de remplacement pendant une durée donnée pourrait leur ouvrir le droit à une majoration de la DJA », a également soufflé Christophe Haas, président du Service de remplacement France.

    « Depuis dix ans nous sommes engagés. Nous n’avons pas la prétention de sauver le monde agricole, mais au moins d’apporter du soutien et peut-être montrer la voie pour que les autres enseignes nous suivent », a glissé Michel Biero. « Il n’y a pas de solution miracle, mais les réponses seront nécessairement collectives et construites par le dialogue entre les différents acteurs. »

    Pour en savoir plus : https://servicederemplacement.fr/fr/