L’enjeu du photovoltaïque en agriculture

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    L’assemblée générale de l’Acta, le réseau des instituts techniques agricoles, en juin dernier, s’est attardée sur la question : « L’agrivoltaïsme : utopie ou opportunité pour l’agriculture ? », un sujet au cœur des réflexions sur l’adaptation au changement climatique.

    Alors que la France s’était engagée à atteindre 40 % d’énergie renouvelable dans la production d’électricité d’ici à 2030, le développement du photovoltaïsme représente une réelle opportunité pour contribuer à la dynamique de production « d’énergie propre et d’un coût abordable ». Selon le rapport de l’Ademe publié en avril 2022, la part du secteur agricole dans la production d’énergie renouvelable en France est déjà de 20 %, toute forme confondue. Les projets photovoltaïques sur les terrains agricoles sont en plein essor, mais il est important de prendre en compte leurs impacts sur les activités agricoles pour les ancrer dans une dynamique territoriale vertueuse. Séduisantes dans le contexte actuel de transition agroécologique et de diversification énergétique, les techniques associées à l’agrivoltaïsme sont encore expérimentales et sont déployées chez les agriculteurs sous forme de contrat et/ou en partenariat de recherche. « Les premiers déploiements soulèvent en effet de nombreuses questions techniques, foncières, économiques et d’ordre sociétal », indique Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta. Les enjeux carbone sont omniprésents dans les réflexions et les travaux qui mobilisent les instituts techniques agricoles pour adapter les modèles de production de leurs filières et certains instituts techniques agricoles sont en particulier impliqués dans la mise au point de techniques adaptées à l’agrivoltaïsme. Christian Dupraz, directeur de recherche à l’ Inrae, spécialiste de l’agroforesterie et de l’agrivoltaïsme, a exprimé combien il est important d’avoir conscience des limites du couplage entre agriculture et production d’énergie photovoltaïque et de définir l’agrivoltaisme. Ce concept consiste à optimiser la production agricole en l’associant à la production d’électricité d’origine photovoltaïque. Il repose ainsi sur la notion de synergie entre production agricole et production d’énergie sur une même surface agricole. L’installation photovoltaïque doit apporter un service en réponse à une problématique agricole et doit être réversible.

    Un observatoire national des pratiques de la filière photovoltaïque en agriculture serait utile pour poursuivre le travail réalisé par l’Ademe et mieux prendre en compte l’intérêt des agriculteurs. À l’issue de la conférence-débat, les instituts techniques des différents filières ont signé le consortium d’accord inter-ITA sur le carbone « Citac » afin de renforcer leurs synergies, progresser et rendre interopérables des outils de suivi pour le conseil agricole visant à optimiser les méthodes de calcul sur le bilan carbone et aboutir si possible à une labellisation.

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