Le Chinois, lui, y dépense walou, y dort dans son magasin !

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    Je lisais l’interview du patron d’une enseigne de distribution leader en Espagne dans laquelle il louait les valeurs d’effort, de travail et de service de la communauté chinoise, perdues depuis longtemps par beaucoup d’Espagnols.
    Pour ceux qui connaissent l’enseigne, son très grand professionnalisme et l’importance qu’elle accorde aux Ressources Humaines, on peut faire confiance au jugement. Quand les Chinois travaillent tôt, dur et presque tous les jours, d’autres ne pensent que “journée intensive” (concept fumeux et mal nommé pour que les journées et semaines finissent plus vite), fériés et vacances. Quand les Chinois sont capables de presque tout pour un client, d’autres manient le “es que…”, le “el problema…” et le “es lo que hay !” pour expliquer pourquoi tout est compliqué et pourquoi ça n’est pas possible. Et je vous arrête tout de suite : inutile pour mes lecteurs français de sourire méchamment de ce constat un peu dur, c’est exactement pareil chez nous mais… en pire !
    A la fin d’un entretien d’embauche, demandez à un jeune candidat s’il a des questions concernant le poste proposé et il y a toutes les chances pour qu’il aborde les thèmes ô combien fondamentaux des 35 heures, du nombre de RTT, de la possibilité de prendre des vacances dès la première année (il a toujours un voyage, réservé de longue date, programmé…) et des Tickets Restaurant. En Espagne la fruiterie du Chinois, en France l’épicerie arabe, en Angleterre le cash’n’carry du Pakistanais, aux États-Unis le liquor store… Au delà du grand respect que méritent ces gens qui travaillent quand d’autres ne veulent plus le faire, ces commerces personnifient aussi une dérive manifeste de la valeur travail et de son corollaire service, fondamental pour la réussite de notre Filière. Quand tous ces courageux passent le balai devant l’échoppe avant d’ouvrir le matin, il n’en reste aux autres que les poils dans la main. Que les hordes de traîne-savates, pendues aux mamelles presque taries de l’Etat Providence et de son dealer européen, continuent à battre le pavé à chaque tentative de redémarrage du pays, d’autres communautés n’attendent que ça pour nous remplacer.
    Avec la dématérialisation et la robotisation, peut-être qu’il n’y aura pas de travail pour tous dans le futur mais, rassurons-nous, certains ont déjà copieusement anticipé et ne seront probablement pas trop dépaysés…