L’avis de l’Ademe sur les emballages en plastique compostables et biodégradables

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    L’abandon des plastiques dans l’environnement pollue significativement les écosystèmes au niveau mondial. En lien avec ces enjeux, les emballages en plastique compostables sont souvent cités comme une alternative plus responsable. Pas si simple ! C’est ce que montre l’Ademe dans son dernier avis sur l’intérêt des emballages ménagers en plastique compostables. 

    emabllages de fruits et légumes
    © végétable

    L’Ademe vient de publier un avis pour clarifier les allégations des emballages et casser quelques idées reçues. « Faire le choix d’un emballage en plastique compostable ne constitue pas une solution face à l’enjeu de pollution générée par les plastiques dans l’environnement », affirme l’agence de la transition écologique. Il est préférable de respecter l’ordre de priorité des modes de traitement pour les produits en fin de vie : prévenir, réutiliser puis recycler les emballages et, le cas échéant, les orienter vers d’autres voies de valorisation.

    Le terme « compostable » traduit une aptitude à se biodégrader dans des conditions et exigences inscrites dans les normes en vigueur, et non une aptitude à se biodégrader dans un milieu naturel. Cette mention ne garantit donc pas que cet emballage abandonné dans la nature parvienne à se biodégrader suffisamment vite dans l’environnement pour ne pas générer d’impacts sur les écosystèmes.

    Pour être pertinent d’un point de vue environnemental, les emballages en plastique compostables doivent remplir deux conditions : contribuer à augmenter les quantités de biodéchets valorisés et ne pas perturber les filières de traitement des déchets.es emballages répondant aujourd’hui à ces deux conditions sont très spécifiques de certains usages, comme les sacs (fournis ou non par la collectivité) utilisés pour la collecte des biodéchets de cuisine ou les capsules de café.

    Commencer par réduire sa consommation d’emballages

    Pour limiter l’impact environnemental des emballages compostables en fin de vie, l’Ademe invite, dans un premier temps, chacun à réduire sa consommation d’emballages, quels qu’ils soient, par suppression ou réemploi. 

    L’Ademe recommande également de jeter les emballages en fin de vie dans le bac jaune, y compris ceux qui portent une mention compostable ou biodégradable. En effet depuis le 1er janvier 2023 en France, tous les emballages doivent être placés dans la poubelle de tri sélectif. Une fois arrivés en centre de tri, les emballages en plastique compostables sont séparés des déchets recyclables et envoyés avec les autres refus généralement en valorisation énergétique. Seuls les sacs de collecte de biodéchets, composés pour tout ou partie de plastique compostable dans des conditions précises, et les capsules et dosettes de café composées à 95 % de papier sont généralement autorisés à être jetés dans la poubelle des biodéchets, ceci ne concernant que les bénéficiaires d’une collecte sélective des biodéchets.

    La réglementation doit évoluer

    Concernant les emballages en plastique compostables jetés dans la poubelle sélective des biodéchets, l’Ademe pointe la nécessité de :

    • Renforcer et/ou faire évoluer les normes de biodégradation des plastiques compostables en milieu compost et en milieu méthanisation pour éviter qu’ils ne perturbent les processus de compostage et de méthanisation et que des morceaux de plastique soient encore présents au moment d’épandre la matière sur les sols.
    • Faire évoluer le code rural pour évaluer l’innocuité du retour au sol de résidus de plastiques compostables.

     Retrouvez l’avis de l’Ademe « Les limites des emballages en plastique compostables » ici.