Déclinaison complexe du « plan de souveraineté fruits et légumes »

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    Le premier comité de pilotage du plan de souveraineté fruits et légumes s’est réuni jeudi dernier afin d’établir la gouvernance et la feuille de route du déploiement des quarante fiches actions, visant à répondre aux grands enjeux de la filière. Mais déjà des voix s’élèvent dans la profession face à la complexité de sa déclinaison opérationnelle.

    Champ de melons dans l'Hérault.
    Production de melons dans l’Hérault. © DR

    Après les annonces au Salon de l’agriculture*, place à la déclinaison du plan de souveraineté fruits et légumes. Le 25 mai s’est tenu le premier comité de pilotage de ce plan, présidé par Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et réunissant l’ensemble des familles professionnelles impliquées dans la co-construction d’une feuille de route.

    Les agroéquipements en première ligne

    Dès 2023 – et sachant qu’on arrive déjà à la fin du premier semestre –, l’objectif est de débloquer 200 M€ d’aides en faveur de cette filière, dont au moins 100 M€ du guichet « équipements pour la troisième révolution agricole » et une « maximisation de l’enveloppe de France 2030 dédiée à la recherche, développement et innovation », rappelle le ministère.

    Des premières actions ont déjà été lancées sur les quatre axes du plan. Notamment, une première relève de l’AMI (appel à manifestation d’intérêt) de ce guichet des équipements a été réalisée le 12 mai : 270 dossiers déposés à date. Ceux-ci seront ensuite instruits, puis sélectionnés par un jury d’experts pour permettre l’ouverture de « guichets » à destination des producteurs à compter de septembre prochain, portés par FranceAgriMer pour la filière fruits et légumes : « serres », « plants et agroéquipements au verger », « autres agroéquipements et capteurs », avec une déclinaison spécifique pour les besoins de l’Outre-mer. La mise en œuvre de ce plan sera en outre suivie au niveau politique, et en concertation avec les régions, de même qu’en « étroite collaboration » avec le CTIFL et l’Inrae. 

    « Des annonces mais des modalités inadaptées »

    Le plan a à peine démarré que des voix s’élèvent dans la profession agricole, regrettant une logique de surenchère administrative, entre le double dispositif d’AMI pour les fournisseurs et agro-équipementiers, et le guichet des AAP (appels à projets), dont la lourdeur d’instruction pèse en particulier sur les structures de petite taille.

    Certaines organisations comme l’AOPn prune lors de sa dernière assemblée générale le 11 mai dernier relèvent des « modalités inadaptées » à l’amont agricole, avec le risque de renchérir le coût de ces équipements et de rendre les arboriculteurs dépendants à ceux sélectionnés par BPI France dans les AMI. Plus largement, l’amont de la filière fruits et légumes appelle à « revoir la méthode », notamment prioriser les « usages critiques » dans la protection des cultures.

    * Voir notre actualité détaillée sur les mesures de ce plan en date du 3 mars dernier.