La pomme de terre de primeur a un peu de retard

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    La pomme de terre de primeur voit sa commercialisation, cette année, décalée de huit à dix jours.

    © Dominique Vernier

    Selon les bassins de production, la pomme de terre de primeur est principalement disponible à la vente du milieu du printemps jusqu’à la fin juillet ou début août. « Cette année, les épisodes météorologiques de début de campagne – avec, selon les secteurs, des coups de vent, un excès d’eau, des températures plutôt basses, etc. – ont pu avoir un impact tant sur les chantiers de plantation que sur le développement des cultures. En conséquence, la plupart des bassins prévoient un pic de commercialisation décalé de huit à dix jours par rapport à l’année dernière », explique François-Xavier Broutin, responsable des affaires économiques au CNIPT, tout en ajoutant que « ce retard a parfois été, au moins en partie, rattrapé grâce aux conditions météorologiques du mois de mai ».

    Contrairement aux habitudes, cette année, c’est donc la Bretagne qui a lancé la saison mi-mars. Val de Loire, Ré et Noirmoutier sont arrivées sur les étals début avril. Ont ensuite suivi celles venues du Roussillon/Perpignan mi-avril, de Rhône-Alpes mi-mai, puis du Sud-Est début juin. Les primeurs du Sud-Ouest, de Normandie et d’Alsace devraient pour leur part être commercialisées vers la mi-juin. Tandis que celles du Nord fermeront la marche début juillet. De par l’arrêté de commercialisation, la primeur ne se trouve en rayon que jusqu’au 15 août de chaque année. Récoltée dans l’année, avant sa complète maturité, cette pomme de terre se distingue par sa peau qui s’enlève aisément sans épluchage et par son inaptitude à une longue conservation.

    Ces caractéristiques imposent une vente rapide après l’arrachage. Afin de préserver la fraîcheur du produit et de garantir toutes les qualités visuelles et gustatives propres à la primeur, le CNIPT recommande « de privilégier les petits formats pour assurer une rotation forte, à l’instar de certains fruits et légumes de saison, fragiles et peu stockables ». De la même manière, afin d’assurer une bonne gestion du produit tout au long de la chaîne logistique et pour améliorer sa visibilité en magasin, l’interprofession conseille « un accompagnement de l’offre dans les rayons avec un emplacement différencié de celui de la pomme de terre de conservation ainsi qu’une signalétique attractive faisant ressortir sa dimension fraîcheur ». Elle recommande également « d’intégrer la primeur dans la chaîne logistique des produits de saison sensibles et rapidement périssables, de la récolte jusqu’à la mise en rayon ». Du fait de sa fraîcheur et de sa fragilité, la pomme de terre de primeur doit bénéficier d’une attention particulière en rayon.