Châtaigne : un plan national pour affronter le changement climatique

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    Le Syndicat national des producteurs de châtaigne est chef de file du plan national, en co-présidence avec l’Inrae, pour les projets sur les problèmes sanitaires et climatiques.

    chataigne
    © SNPC

    La production française de châtaignes a été d’environ 9 000 tonnes, en moyenne annuelle (source Agreste, 2019-2023). Les vergers français produisent des fruits destinés au marché du frais (environ 70 % de la récolte) et à la transformation (crème de châtaigne, marron entier au naturel, farine…). La production se répartit principalement sur deux bassins aux stratégies différenciées.

    Le Sud-Est a assuré environ 60 % de la production moyenne de 2019-2023, soit 5 200 tonnes/an, issues majoritairement de vergers dits traditionnels car composés d’arbres souvent plus que centenaires de l’espèce européenne Castanea sativa et localisés en zone de montagne aux conditions d’exploitation difficiles. Dans une grande partie de ces zones, quasiment aucune autre production végétale n’est substituable au châtaigner.

    Le bassin Sud-Ouest, lui, a assuré environ 40 % de la production moyenne quinquennale soit 3 600 tonnes/an, provenant majoritairement de vergers plus récents de variétés hybrides (croisements entre espèces européennes et asiatiques). Et les principales zones de production (avec 800 producteurs) sont regroupées au sein du SNPC (Syndicat national des producteurs de châtaignes) : Auvergne Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Corse et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

    Biodiversité et environnement

    La production de châtaigne est fortement engagée dans les signes de qualité et plus de 60 % du verger est engagé en agriculture biologique. Les châtaigneraies fruitières sont donc très favorables à la biodiversité et l’environnement. Mais les effets du changement climatique accentuent les dépérissements et les maladies des arbres (encre, chancre) et augmentent les problèmes de qualité des fruits (pourritures, chenilles foreuses).

    La production française de châtaigne ne permet pas de satisfaire ses marchés : la France est importatrice nette, essentiellement à partir de ses voisins européens (Espagne, Italie, Portugal). Elle importe plus de 10 000 t/an et exporte moins de 3 000 t/an (données 2020 Sources Eurostat).

    La structuration de la filière est perfectible. Le maillage territorial des adhérents du SNPC est un atout qui doit être renforcé. Les syndicats de producteurs départementaux ou régionaux n’ont que peu de moyens d’action. Le dialogue interprofessionnel (producteurs, metteurs en marché, transformateurs, distributeurs,) doit être développé au niveau national.

    Pour faire face à ces difficultés, une enveloppe financière de 5 M€ a été obtenue sur le budget 2024 du ministère de l’agriculture à l’initiative du député ardéchois Fabrice Brun, avec l’appui de parlementaires et élus des régions castanéicoles. Les crédits ont été engagés sur 7 projets. 80 % des crédits sont consacrés à la recherche de solutions aux principaux problèmes sanitaires de la production de châtaigne et l’adaptation du verger aux impacts du changement climatique et 20 % à la structuration et l’animation de la filière.